(Paru dans le dernier numéro de L’idiot utile, en vente nulle part ailleurs que là-bas.)
Cher professeur Baillargeon,
Ça ne te dérange pas que je t’appelle Normand? Je sais qu’on ne s’est pas fait gazer par les cochons ensemble, mais entre camarades, on ne commencera pas à faire des manières, n’est-ce pas? Sauf que je te regarde aller depuis quelques années et je me demande si nous en sommes encore, des camarades.
Je vois à ta mine déconfite que tu as deviné que je ne t’ai pas invité pour que tu nous entretiennes sur la réforme de l’éducation, la laïcité, Chomsky et John Dewey. Inutile d’essayer de fuir, j’ai barré la porte – c’est mon côté anarchiste-extrémiste-violente, désolée. Maintenant que j’ai ton attention, aussi bien le dire franchement : ceci est une intervention. Il se trouve qu’on s’inquiète beaucoup pour toi, nous les anarchistes. Plusieurs d’entre nous ont tenté de te parler sur Facebook et sur Twitter, mais tu les as tous bloqués. Comme nous pratiquons la démocratie directe, j’ai été choisie par tirage au sort pour te dire que ça suffit, que nous ne pouvons plus être complices et servir de caution à tes comportements malsains. Normand, il faut que tu ailles chercher de l’aide, ça ne peut plus durer comme ça.
Aux dernières nouvelles, tu restes encore l’anarchiste québécois le plus connu du grand public – du moins, tu es celui qui passe le plus à la radio et à la télé. Plusieurs d’entre nous ont découvert l’anarchisme grâce à tes écrits. Je me rappelle avoir lu Anarchismes en 1999 et Les chiens ont soif en 2002 et d’avoir trouvé ça plutôt chouette. Je ne dirais pas que j’ai tripé solide, mais bon, dans son genre, c’était vraiment bien. Sauf que tu t’es mis à déraper quelque temps après – oh, si graduellement que ça n’a pas tout de suite paru, c’est certain. Maintenant, on se demande où tu t’en vas comme ça et on espère sincèrement que ce n’est pas dans les bras de la droite la plus brune.
Je n’ai aucune envie de jouer à qui sera le plus anarchiste de nous deux. Je n’ai rien à branler de la pureté idéologique et j’exècre les ceuses qui distribuent des mauvais points du haut de leur supériorité morale. Quelqu’un a déjà dit qu’il y avait autant de types d’anarchisme que d’anarchistes et c’est à peine exagéré; je suis individualiste, nihiliste et insurrectionnaliste, alors personne ne sait plus que moi qu’on peut être ultra-minoritaire dans un courant ultra-minoritaire. Tu n’es pas mon genre d’anarchiste et ça, c’est parfaitement correct. Sauf que maintenant, je me demande si tu es encore anarchiste tout court.
Tu disais jusqu’à récemment que tu es anarcho-syndicaliste. Ok, why not. Tu as choisi la branche de l’anarchie la plus moribonde de toutes, sans vouloir insulter mes camarades des IWW (qui me chuchotent à l’oreille qu’ils ne t’ont jamais vu dans leurs activités militantes). Il faut bien admettre que depuis la fin de la révolution espagnole, il n’y a plus grand-chose qui se passe de ce côté-là. On peut s’en désoler (ce que tu fais, d’ailleurs), sauf que comme l’a dit Joe Hill : « don’t mourn, organize ». D’ailleurs, tu ne trouves pas weird que tu n’as jamais été lié à une organisation anarcho-syndicaliste de toute ta vie? Le syndicalisme anarchiste, c’est avant tout une méthode, une stratégie, un mode d’action – une façon d’envisager la lutte. C’est comme le yoga : je trouve que c’est vraiment bien en théorie, mais je n’ai jamais fait la posture de la montagne de ma vie, alors ce serait un peu con de ma part de dire que je suis une yogi.
Un anarcho-syndicaliste qui n’organise pas, c’est quoi au juste? Quelqu’un qui dit aux syndicats existants ce qu’ils devraient faire du haut de son savoir universitaire? Je t’entends dire que je suis mal placée pour parler, que je ne fais pas signer de cartes de membre moi non plus, sauf que je te ferai remarquer que je ne suis pas anarcho-syndicaliste, moi. Même Rudolf Rocker, que tu as traduit, n’était pas un théoricien qui flottait dans le vide; c’était un intellectuel organique qui a travaillé pour plusieurs organisations syndicales. Pour toi, le syndicalisme révolutionnaire semble uniquement un prétexte pour chier de la copie – ce que tu fais abondamment.
J’admets que cette critique est un peu mesquine, parce qu’on fait avec ce qu’on a dans la vie et il se trouve que depuis 1939, des syndicats anarchistes de masse, on en a pas. Sauf que je soupçonne que ton adhésion à l’anarchosyndicalisme est une façon commode de revendiquer une étiquette sans avoir à se mettre les mains dans la boue militante et surtout éviter de te frotter aux anarchistes qui sont tes contemporains. Dis-moi : quels anarchistes fréquentes-tu en ce moment? Qui sont tes camarades? Bakounine? Voltairine de Cleyre? J’ai la détestable impression que pour toi, les seuls bons anarchistes sont les anarchistes morts – comme le dirait Donald Trump pour une toute autre raison.
Personnellement, c’est vers 2010 que j’ai décroché, quand tu t’es mis à chanter les louanges de la démocratie libérale qui, bien qu’imparfaite, était le mieux dont on dispose collectivement pour améliorer le sort de l’humanité et de la planète. Que l’anarchisme, c’est bien joli, mais que faute d’avoir de puissants syndicats révolutionnaires (qui n’existent pas plus aujourd’hui qu’au moment où tu es devenu anarcho-syndicaliste), mieux vaut voter et mettre au pouvoir des partis de centre-gauche qui vont graduellement améliorer les choses, du moins en attendant un théorique grand soir. C’est une position qui se tient et qui porte un nom : social-démocratie. J’ai compris à partir de ce moment (peut-être à tort, compte tenu de la suite) que tu étais en réalité un social-démocrate qui s’intéressait à l’anarchisme comme objet d’étude historique. Il n’y a pas de mal à être social-démocrate, je n’ai rien contre eux – j’ai même un ami qui l’est, juré-craché. (Il est aussi noir, alors imagine comme il est utile dans mes conversations sur internet.) Sauf que la social-démocratie et l’anarchisme, c’est deux choses très différentes qui s’excluent mutuellement. J’avais alors l’impression que tu avais fait ton choix, que tu allais adhérer à Québec Solidaire ou gode knows what, mais la suite s’est avérée beaucoup plus inquiétante et a découlé de ton combat absolutiste pour la liberté d’expression.
Je t’ai souvent entendu citer la phrase faussement attribuée à Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire » ainsi que la boutade de Noam Chomsky : « Goebbels était en faveur de la liberté d’expression pour les opinions qu’il aimait. Si vous êtes vraiment en faveur de la liberté d’expression, alors vous êtes en faveur de la liberté d’expression pour les opinions que vous méprisez. Sinon, vous n’êtes pas en faveur de la liberté d’expression ». Tout ça est bien joli, mais ça t’a mené à prendre uniquement la défense des opinions que tu méprises. Comme quand tu as appuyé Bricmont dans sa lutte puante pour la liberté d’expression des négationnistes de la Shoah. Dans ton esprit, les idées fausses et haïssables doivent être exprimées – voire soutenues – pour qu’on puisse, dans la « conversation démocratique », les critiquer et démontrer rationnellement qu’elles sont fausses et haïssables.
Ça semble chouette et raisonnable, voire même courageux, comme ça, à priori, sauf que tu négliges deux faits importants. Le premier, c’est que les idées ne flottent pas comme ça dans l’éther : elles sont l’expression de rapports de force très concrets dans la société. Favoriser l’expression d’idées qui préconisent la haine et la domination sociale, même pour en débattre et ainsi les critiquer et les démonter rationnellement, ça signifie renforcer la haine et la domination sociale. Tout simplement parce que les gens qui préconisent la haine et la domination sociale sont en position de force dans la société et que la raison raisonnante, malgré ce que les philosophes des lumières que tu aimes tant ont pu écrire, ne peut pas grand-chose contre les dispositifs du pouvoir. L’autre fait que tu négliges (de façon inexplicable parce que tu fréquentes assidûment les réseaux sociaux) est que les fascistes n’ont pas besoin d’avoir raison pour gagner. Tout ce qu’ils ont besoin, c’est de convaincre et ils le font en flattant les préjugés et en jouant sur la peur – et en mentant s’il le faut. L’échec universel du fact checking pour contrer la montée de l’extrême droite devrait normalement te sonner des cloches, non?
Tu te rappelles en 2011, quand tu as publié Je ne suis pas une PME, sur les dérives néolibérales de l’université? À cette époque, tu considérais que le plus grand péril pour la vie des idées était la mise au service de l’institution universitaire aux besoins du capitalisme. Tu dénonçais « le concept d’élèves-clients, les contraintes financières et l’autofinancement au détriment de l’enseignement lui-même et de ses enjeux critiques, la priorité aux dictats de l’industrie au devant de la pensée » et tu avais mille fois raison de le faire. L’université est devenue clairement un rouage de l’exploitation capitaliste – même si, pour être bien honnête, elle l’a toujours été. L’université comme lieu serein de pur avancement du savoir et de la raison, ça n’a jamais existé ailleurs que dans la tête de types dans ton genre.
Sauf que depuis 2016, tu sembles avoir changé d’idée. Ce qui menace l’avancement du savoir, c’est semble-t-il la méchante-méchante gauche – surtout les féministes intersectionnelles, mais aussi les militant.es antiracistes et les personnes trans qui veulent juste qu’on les reconnaisse pour ce qu’elles sont. Tu as alors adopté des tropes de droite dure sur la rectitude politique, les horribles trigger warnings, les odieux safe spaces et les millitant.es de gauche devenus fous qu’on a entendu mille fois sur les ondes de Radio X. Le pire, c’est qu’il y a des tas d’idées dont tu serais le premier à vouloir interdire l’expression sur les campus. Si j’avais envie d’aller prêcher le djihad sur le campus, qu’est-ce que tu dirais? Ou alors, si je proposais d’offrir des cours d’astrologie ou d’homéopathie? Come on, soit honnête, je suis sûr que tu serais le premier à perdre les pédales.
Enfin, ta défense acharnée du droit à l’expression des idées haineuses t’a mené récemment à relayer surtout… les idées haineuses. C’est une chose que de dire que Rhéa Jean a le droit de faire des conférences transphobes à l’UQAM. C’est une chose de dire que Nadia El-Mabrouk doit pouvoir tenir des discours islamophobes lors d’un colloque d’enseignants. C’est une autre chose que de t’associer à ces gens, d’appuyer PDF (Pour le droit des femmes, une association prônant le féminisme blanc, la transphobie et la répression du travail du sexe), d’en appeler à faire des dons au MLQ (le mouvement laïque québécois qui est en plein dérapage islamophobe) et même – quelle ironie pour un anarchiste – appuyer la liberticide loi 21. Tu rends-tu compte de ce que tu fais, Normand? Tu te ranges du côté de la loi et de la répression étatique! Tu as même partagé une « belle » déclaration du premier ministre Legault sur ton mur Facebook! Bakounine et Voltairine de Cleyre font des backflips dans leur tombe à cause de toi.
Et puis, il y a ta conception de la laïcité, qui est antireligieuse et anti-théiste – celle que le petit père Combes lui-même trouverait exagérée et qui fait la joie de tous les ceuses qui trépignent de passer les musulmans à la moulinette. À force de vouloir écraser l’infâme, tu as fini par t’allier avec doublement infâme. Ne me dis pas que c’est un accident ou que c’est circonstanciel : tu viens de publier un ouvrage collectif intitulé Liberté surveillée auquel ont contribué une belle bande de raclures de bidet. Et puis, jette donc un coup d’œil à ce que tu publies sur tes comptes de réseaux sociaux. Si on enlève l’auto-promo (qui n’est pas un péché, on le fait tous et toutes), tu ne partages que des idées moisies. Juste pour les mois d’août et de septembre 2020, j’ai vu passer Mathieu Bock-Côté, Sophie Durocher, Joseph Facal, Djemila Benhabib, Denise Bombardier et Steve E Fortin. J’ai même vu il y a quelques mois un truc sur Jordan Peterson sur ton mur! Et là, tu nous annonces que Michel Onfray – qui loge maintenant résolument à l’extrême droite – collaborera à ton prochain bouquin!
Normand, c’est très sérieux, il faut que tu fasses quelque chose. On dirait que pour toi, la liberté d’expression, c’est surtout pour les fachos. Quand ce sont les camarades qui sont victimes de censure tu t’en bats les couilles. Je suis sûr que tu sais que Facebook fait la chasse aux anarchistes en ce moment et que les pages de Crimethinc et de It’s Going Down ont déjà été bannies. Tu étais probablement trop occupé à casser du sucre sur le dos des méchants gauchistes pour avoir le temps de le mentionner à ton fidèle et immense public.
Normand, tu es devenu l’idiot utile de l’extrême-droite. Vas-tu attendre de te mettre à marcher au pas d’oie et faire des seig heils avant de te réveiller? Ce sera alors trop tard parce que déjà la plupart d’entre nous ont lâché prise en ce qui te concerne. C’est ta dernière chance si tu veux qu’on t’invite encore à notre party de Festivus; on a acheté un nouveau poteau en alu, pense à tout ce que tu vas manquer.
Bises,
Anne Archet
Catégories :Crise de larmes
Anne Archet
Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.
Merci pour cet article!
Même mes amis socdems sont assez smart pour ne pas partager les articles de MBC et Bombardier comme Baillargeon le fait.
Il est temps qu’il lâche son cosplay d’anarchiste-que-la-droite aime. Ça n’existe pas, et ça ne berne personne.
Merci, from France. La « liberté d’expression » – d’actualité dans cet hexagone, en tout cas lorsqu’il s’agit de se donner le droit, non, le devoir, de faire des boucs-émissaires – celle qui serait plus importante encore que toutes les autres libertés, … En tout cas selon les proto-fascistes …Qui s’expriment souvent « plus fort » que les autres !
About time. J’ai demandé une fois a Normand pourquoi il partageait des articles de Quilette, un blog d’extreme droite fondé par une ancienne de Rebel Media, et je me suis fait bloqué en guise de réponse
Premièrement l’anarchisme c’est l’extrême droite. Si vous ne le saviez pas c’est que vous ne devez pas être très intelligente. Deuxièmement, vous semblez vraiment avoir la même conception de la droite et la gauche que la gogauche et les drettistes. C’est-à-dire pour absolument tous les sujets: « si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi ». Dans ces 2 camps complètement stupide, on doit être pour la gauche, pour le réchauffement climatique, pro islam ou l’inverse pour la droite, ne pas croire au réchauffement être anti islam. Ce qui est franchement stupide. Et c’est ça qui vous choque, que des gens en prend et en laisse… Bien continuer comme ça dans votre petit monde à faire une guerre à l’ENNEMIE, sans jamais réfléchir aux nuances dans ce monde et que le monde est loin d’être binaire.
Normand Baillargeon appartient à la race des grands philosophes.
Il est un génie de la culture, il s’intéresse à tout, ses livres A la table des philosophes, et L’arche de Socrate, pour ne nommer que deux de ces 50 livres nous proposent des belles réflexions philosophiques.
Critiquer un tel penseur, me rappelle ce que me disait mon professeur de philosophie Jacques Lavigne : ‘’On peut s’élever parmi les humains par ses qualités ou en rabaissant les autres.’’ N’est ce pas ce que fait madame Archet ?
Concernant les anarchistes, n’oublions pas ! C’est en lisant Louis Gill, George Orwell de la guerre civile espagnole à 1984, Lux, 2011, 235 pages, que l’on apprend que les luttes intestines des anarchistes entre eux ont aidé Franco a prendre le pouvoir en Espagne en 1937 et à établir une dictature fasciste, avec l’aide des Nazis, qui a duré plus 40 années.
Merci.
D’une part pour ce texte parfait.
Et d’autre part pour le fait qu’il génère des commentaires aussi drôles que complément abruti, qu’ils en paraissent parodiques.
Marrant un texte faisant autant appel à la responsabilité, au respect des identités et des groupes quand, il y a encore quelques années, Anne Archet s’amusait à cracher vivement dessus pour notre plus grande joie d’individualistes.
Reprocher à Baillargeon son soutien à et ses accointances avec des protagonistes de droite extrême, quand l’auteure de ce texte en a avec des protagonistes de l’extrême gauche tendance bolchevique. Le bolchevisme, en matières de tortures, de massacres, de déportations et de négation de ceux-ci, vos compas négationnistes de gauche connaissent bien.
On attend les références d’études sérieuses (avec une vraie méthodologie, pas les délires idéologiques des étudiants privilégiés gauchistes) démontrant que débattre avec un fasciste, critiquer avec force ses idées haineuses renforce le discours de haine (à quelle échelle ? à quel degré?), la haine que vous condamnez seulement quand elle ne va pas dans votre sens. (A quand des appels à l’amour des capitalistes, des flics, des militaires, des curés et pourquoi pas des nazillons après tout puisque la haine c’est mal?) Parce que là vous nagez en pleine magie du discours incantatoire. Ou des études sérieuses démontrant que les idées sont l’expression des rapports de force (« Anne Archet est un fantôme » c’est néocolonial ?), cette vieille antienne marxiste-léniniste dont la pertinence est proche de zéro. Pas qu’on aime les flics, les fascistes & co, ni qu’on aime débattre avec eux, mais s’opposer à une personne qui défend leur droit à la parole avec du faux ou du vent, c’est dla marde.
Normand Baillargeon a vendu plus de 100 000 exemplaires de son « Petit cours d’autodéfense intellectuelle », un livre assez mauvais comme la plupart des livres édités par Lux. Il doit être peté de dollars le maestro. Au cas où avoir un gros porte-feuille ne serait plus digne de mépris sur un site anar. Ni d’avoir été prof c’est-à-dire un pédachiotte qui impose règlements et punitions.
C’est affligeant de lire autant de bêtises. Il est évident que vous n’avez pas lu Liberté surveillée pour me catégoriser d’homophobe… Vous ne connaissez de toute évidence aucunement les autrices et militantes importantes qui critiquent les impacts de l’idéologie de l’identité de genre. Parmi elles : Magdalen Berns, Sheila Jeffreys, Julia Long, Julia Beck, Julie Bindel et de nombreuses autres lesbiennes qui s’inquiètent que les jeunes lesbiennes soient de plus en plus amenées à se considérer comme étant dans le « mauvais corps » et à mutiler leur corps…Me traiter d’homophobe constitue de la diffamation et est la preuve de votre ignorance d’un sujet (sur lequel je lis, pour ma part, depuis des années) et de votre manque flagrant de curiosité intellectuelle. Facile de se cacher sous un pseudo…hein? Ni moi, ni Nadia El-Mabrou˜k, ni Normand Baillargeon ne nous cachons derrière un pseudo. Nous assumons nos idées. Normand a bien raison de critiquer cette ‘gauche-là » qui préfère les anathèmes au débat respectueux…
Rhéa Jean
Tu n’es pas bien toi?! À part ta haine de tout ce qui n’est pas toi, tu ne fais que dire n’importe quoi et inventer des histoires. Accuser des personnes que tu ne connais pas, et dont tu n’ecouterais jamais la version – tu es sur le bord de vomir juste à mentionner leur nom- c’est ça tes grandes capacités intellectuelles? Même pas capable de distinguer l’homophobie de la transphobie. Ni de faire aucune autre distinction d’ailleurs. Mais je suis certaine que ça fait beaucoup de bien à ton ego de t’écouter déblatérer.
Je m’excuse auprès de madame Jean, qui évidemment est transphobe. Cette coquille a été corrigée. Il faut être précise quand on nomme la haine, merci de me le rappeler.
C’est tout autant basé sur du vent! Vous ne connaissez aucunement mes arguments. Vous ne connaissez aucunement le dossier. Votre « coquille » montre que vous n’utilisez que des insultes faciles, en vous basant vaguement sur des commentaires grossiers sur Internet à propos de gens que vous ne connaissez pas (ni en personne ni par les écrits). Vous êtes pitoyable de salir les gens comme ça sans prendre le temps de connaître leurs arguments. Ce sont des personnes comme vous qui traitez de transphobes des lesbiennes qui refusent de coucher avec des « femmes avec des pénis » (parce qu’elles en ont bien le droit!) et qui défendent des espaces pour femmes seulement, pour se retrouver entre lesbiennes (pas avec des mâles). Ce sont des personnes comme vous qui traitez de transphobes les lesbiennes qui s’inquiètent du fait que plusieurs jeunes lesbiennes sont influencées par l’idéologie trans, en viennent à considérer qu’elles sont des garçons dans le « mauvais corps » et altèrent leur corps de façon irréversible. Plusieurs le regrettent. (Il commence d’ailleurs à y avoir des poursuites envers des médecins et des parents…) Cela ressemble pas mal à de l’homophobie de faire ça à des lesbiennes, non? Des lesbiennes de plusieurs pays témoignent que la pratique de la transition de genre s’avère mieux accueillie que l’homosexualité dans leur culture et elles subissent des pressions en ce sens.
Vous n’avez pas le dixième du courage que j’ai de dénoncer les dérives de l’identité de genre, avec mon nom et mon visage. Vous êtes un intimidateur de cour d’école, anonyme, qui crie des insultes pour se sentir vivant. Pitoyable.
Tout autant que ce serait une tranche de franche rigolade de discuter avec vous, madame Jean, vous n’êtes que très périphériquement le sujet du présent article (qui est de s’inquiéter des dérives d’un peut-être ex-camarade anarchiste). Aux dernières nouvelles, vous n’en avez jamais été une, alors si ça ne vous embête pas trop, laissez-nous lavez notre linge sale en famille.
(En passant, j’utilise le même pseudo depuis 25 ans. C’est plate à dire, mais quand on fait partie de la famille politique susnommée, on a intérêt à prendre un minimum de précautions parce que la police est toujours à nos trousses. Vous avez de la chance de n’être martyrisée que par les méchants-pas fins-gauchistes).
Ben oui, insultons des gens au passage et si ces personnes protestent, on n’a qu’à leur dire qu’elles ne sont pas le sujet principal…
Je ne connais personne dans votre genre qui a perdu son emploi pour ses idées ou qui se censurer. Au contraire, on les engage à l’UQAM…Par contre, je connais beaucoup de gauchistes comme moi qui ont perdu leur job ou se sont fait « canceller » pour simplement affirmer que les femmes sont des femelles de l’espèce humaine, ce qui est pourtant la vérité. La « police est toujours à vos trousses »? Pfff…Vous allez me faire croire que c’est la raison de votre anonymat? Les policiers lisent vos petits billets et ça les empêche de dormir? Il y en a qui aime se faire du cinéma, faut croire…
Visiblement, je vous connais pas mal plus que vous ne me connaissez. Et c’est très bien comme ça.
Je vous souhaiterais bon courage pour la suite de votre carrière, mais ce serait hypocrite parce que franchement, je m’en fous.
En tout cas, je sais au moins que vous êtes hypocrite.
Vous prétendez défendre l’homosexualité, mais pour défendre l’homosexualité, il faut d’abord reconnaitre l’existence des sexes. Il y a le mot « sexe » dans « homosexualité ». L’homosexualité fait référence à l’attirance sexuelle ou à la pratique d’actes sexuels entre personnes de même sexe. On doit donc pouvoir définir « sexe » pour comprendre ce terme.
Toutefois, quand une personne comme moi affirme l’existence des sexes, elle se fait traiter de « transphobe » par des certains militants (et vous, vous reprenez l’insulte sans réfléchir plus que ça). Je suis certaine qu’en faisant une petite recherche sur vos écrits passés, je pourrais trouver sans difficulté des textes où il est implicite qu’une femme a un vagin et un homme, un pénis, et que les lesbiennes préfèrent les premiers aux seconds. Or, si vous affirmez ce dernier passage comme statut Facebook, vous risquez de vous faire traiter de « transphobe » par certains de vos lecteurs endoctrinés par l’idéologie de l’identité de genre. Si ce que vous affirmez de manière implicite ou sans en faire le sujet principal d’un texte (une femme a un vagin) ne peut être affirmé par quelqu’un d’autre (moi, par exemple) de manière plus explicite, cela s’appelle de l’hypocrisie. Vous me prêtez un propos haineux en vous basant sur le fait que je dis explicitement ce que vous affirmez implicitement. Donc, ceux qui sont cohérents sont des « haineux », selon la petite gauche moralisatrice, incohérente et hypocrite que vous représentez et à laquelle je n’ai pas envie d’appartenir.
👍😁👍
Ce message est une réaction à Rhéa Jean.
« Il y a le mot sexe dans homosexualité ». Lol. C’est amusant de voir une militante féministe de longue date définir l’homosexualité comme le ferait un mononcle boomer.
Ironiquement, moi je trouve ça homophobe.
Une bonne partie de mes ami-e-s étaient des TERF et des SWERF jusqu’à au moins 2015. C’était un sujet de discussion assez tendu pour qu’on évite généralement le sujet. Je n’ai évidemment jamais avoué à ces ami-e-s-là que j’étais non-binaire.
Je peux garantir que ça n’a jamais nui à leur carrière, bien qu’iels aient été assez vocaux/ales à ce sujet. Mais il faut dire qu’iels ont, pour la plupart, changé d’avis (du moins en apparence), et qu’iels n’ont jamais atteint le niveau de caricature de Rhéa Jean, d’Annie-Ève Collin ou de J.K Rowling.
Inversement, j’ai pas mal d’ami-e-s qui ont un peu trop insisté sur leur anarchisme publiquement, et qui, à cause de ça, auraient de la misère à se trouver une job dans un dépanneur. Et aucune radio mainstream ou populiste ne les inviterait à leur émission pour leur permettre de dénoncer la censure dont iels sont victimes. La « censure » n’est pas toujours accompagnée de feux d’artifice et d’une fanfare. Et c’est drôle que vous parliez d’être cancellé-e. Allez donc parler aux gens qui ont perdu leur job après leur transition. Il y en a des pelletés, et vous nourrissez leur discrimination avec vos éructations.
Les personnes racisées sont cancellées dès leur naissance. Vous êtes chanceuse, vous, d’avoir la liberté d’être pseudo-cancellée parce que vous vous comportez comme une marde oppressive.
Je note aussi : dans vos commentaires, vous dépeignez les hommes trans comme des victimes et les femmes trans comme des agresseures qui veulent forcer les lesbiennes à avoir du sexe avec elles. Intéressant?
Le problème d’un prof n’est pas qu’il exprime des propos racistes, transphobes, misogynes, néconsonservateurs, capitalistes ou libéraux. Le problème est qu’il est prof. Je vous laisse réfléchir à ça.
Chère Anne Archet,
Après tout ce temps, ces expériences, ces revers, ces déceptions, ces joies et ces peines, ces promesses non tenues, ces promesses tenues mais mystérieusement aussi décevantes que les autres, bref après toutes ces années de vie, de vraie vie humaine, trop humaine, vous trouvez le moyen, tu trouves le moyen, si je puis me permettre de te tutoyer, car je suis ému, d’être toujours aussi anarchiste, c’est-à-dire toujours aussi paradoxalement sectaire… Ma foi tu as du ressort, des réserves, de la persévérance. Je suis admiratif, ému, ce n’est même pas une blague.
J’y crois à peine, d’ailleurs, et je me dis dans ma barbe: «Ce n’est pas possible, ce personnage, cette ligne droite qui va dans le mur, cette cohérence dans l’absurde, il faut que ce soit une fiction, une vue de l’esprit. C’est de l’art conceptuel. À moins qu’elle maintienne une façade par probité, par fidélité à ses vieux lecteurs qu’elle a peur de décevoir.» Allez savoir.
Quoi qu’il en soit, tu te surpasses et me confonds. Je relève sans effort dans ce texte, presque au hasard, quelques phrases; c’est une vieille manie, tu t’en rappelles peut-être.
A «je n’ai rien à branler de la pureté idéologique et j’exècre les ceuses qui distribuent des mauvais points du haut de leur supériorité morale»
B1 «je te regarde aller depuis quelques années et je me demande si nous sommes encore des camarades»
B2 «nous ne pouvons plus être complices et servir de caution à tes comportements malsains»
B3 «tu viens de publier un ouvrage collectif intitulé Liberté surveillée auquel ont contribué une belle bande de raclures de bidet»
B4 «c’est ta dernière chance si tu veux qu’on t’invite encore à notre party»
Ceux qui le voudront pourront déceler dans ce florilège une contradiction, dont je me suis permis d’identifier les termes en leur attribuant des lettres, pour te donner, à toi et à tes lecteurs, un petit indice. Je ne me prononce pas sur le fond, tu me connais, je suis la modestie même, et j’ai toujours un peu peur d’avoir affaire à une plaisanterie qui m’aurait échappée. Comme toi, je ne suis pas du tout mondain; trop émotif.
Cela dit, je ne crains pas d’avoir l’air d’un curé à l’ancienne, et je ne puis m’empêcher de songer ici aux Évangiles. Ne t’effarouche pas; c’est moins con qu’on (concon) le dit dans les cercles anarchistes. Il y a là, ma foi, de la nourriture intellectuelle pour tout le monde, croyants et athées, conservateurs et anarchistes de toutes nuances, hommes et femmes de toutes tendances, et même ni hommes ni femmes pour ceux que ça amuse. On y trouve matière à réflexion, pourvu qu’on consente à appliquer cette matière à sa propre vie, ce qui, j’en conviens, est à la fois facile et difficile. Quoi qu’il en soit, je te donne la référence précise du passage auquel je songe, la parabole de la paille et de la poutre : Matthieu, 7, 3-5.
Comme il doit être épuisant, et sans doute aussi exaltant, de devoir ainsi, sans arrêt, se draper et se redraper de la même vertu, s’épanouir jusqu’à l’écartèlement, s’émanciper de tout, même de l’émancipation, haïr tout, à commencer par la haine, et monter la garde farouchement à la porte du club de ceux qui n’appartiennent à aucun club, et qui est naturellement, c’est la beauté de toute l’affaire, le plus sélect, le plus intransigeant, le plus sourcilleux, le plus sacrificiel, le plus passionnément épris de distinctions plus fines les unes que les autres, en deux mots le plus snob et le plus fermé de tous les clubs! Encore une fois, chapeau bas.
Note cependant qu’il te suffirait de faire un tout petit pas de côté, et de regarder l’endroit où tu étais un instant plus tôt, pour avoir sous les yeux le germe mimétique de tous les clubs et de toutes les pensées totalitaires. Je te tends la main et t’y invite, allez! Ce sera un petit pas de danse édifiant, en souvenir de toutes les années qui sont allées on ne sait où!
Mais si tu refuses, ma pauvre Anne Archet, ma chère Anne Archet, je n’ai pour toi qu’un conseil, et je te le donne avec une réelle et magnanime tendresse : efface promptement le présent commentaire, qui à sa face même relaie la plus terrible de toutes les hérésies, puisqu’il dévoile en filigrane le fonctionnement de la machine à fabriquer des hérétiques. C’est dangereux.
Cela dit, merci: tu as fait ma journée.
Bien cordialement,
Professeur Y
« On y trouve matière à réflexion, pourvu qu’on consente à appliquer cette matière à sa propre vie, ce qui, j’en conviens, est à la fois facile et difficile. »
Voilà qui mérite distinction de la phrase la plus ambivalente et donc inutile qui ne m’ait jamais été donnée de lire au cours de ma vie.Pour le reste, je n’ai relevé qu’assertions gratuites, distrayantes par leur forme, mais peu convaincantes au-delà de ces rondeurs. Puisque la modestie est de mise, je me permets cette réponse du haut de ma propre mansuétude au cas où la copine Anne aurait mieux à faire que de perdre son temps à répondre à des inepties.
Cher Monsieur Vivec (en ces temps de fluidité sexuelle, je prends une chance, vivons dangereusement),
C’est un peu court. Vous auriez pu dire bien des choses en somme, et de mieux tournées, et de plus pertinentes.
En outre, vous n’êtes pas un fin styliste, car la phrase dont vous me reprochez l’ambiguïté a été écrite ainsi à dessein; je la revendique, et la réécrirais telle quelle. Le fait est qu’il est bel et bien, aussi contradictoire que cela puisse paraître, à la fois facile et difficile de s’appliquer à soi-même la grande leçon morale et intellectuelle des évangiles. J’entends par là que le paradoxe n’est pas seulement verbal; c’est la réalité elle-même qui est paradoxale, intrinsèquement.
Réfléchissez-y bien avant d’étaler votre vacuité au grand jour; vous ne soupçonnez pas à quel point cela se voit. Et puis, c’est à vous que vous faites du tort; vous passez à côté de réelles découvertes, qui vous permettraient de mieux vous comprendre vous-mêmes. Mais pour ça, vous devrez cesser de considérer comme des inepties des idées qui, pour le moment, vous dépassent. Je dis bien « pour le moment », et vous encourage à persister; elles sont à la fois simples et compliquées.