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«Vivre et palper cette existence dans le plaisir hautain de la bataille sociale»

De Mazas à Jérusalem

«Ici, je suis bien forcé de conclure : je ne suis pas anarchiste.

En cour d’assises, à l’instruction comme aux séances, j’ai dédaigné cette explication. Mes paroles de rage ou de pitié étaient qualifiées anarchistes, je n’épiloguais pas sous la menace.

À présent il me plaira de préciser ma pensée première, ma volonté de toujours. Elle ne doit pas sombrer dans les à-peu-près.

Pas plus groupé dans l’anarchie qu’embrigadé dans les socialismes. Être l’homme affranchi, l’isolé chercheur d’au-delà ; mais non fasciné par un rêve. Avoir la fierté de s’affirmer, hors les écoles et les sectes :

En-dehors.

Les nouvellistes facétieux ont commenté d’une manière plutôt superficielle en s’écriant : « Mais c’est l’en dedans ?» quand on nous jetait en prison.

Et voilà, que sur les grisailles de tous les doutes ceci apparaît en l’éclat d’une couleur vigoureuse :

La Volonté de Vivre.

Et vivre hors les lois asservissantes, hors les règles étroites, hors même les théories idéalement formulées pour les âges à venir.

Vivre sans croire au paradis divin et sans trop espérer le paradis terrestre.

Vivre pour l’heure présente, hors le mirage des sociétés futures ; vivre et palper cette existence dans le plaisir hautain de la bataille sociale. C’est plus qu’un état d’esprit : c’est une manière d’être, et tout de suite.

Assez longtemps on a fait cheminer les hommes en leur montrant la conquête du ciel. Nous ne voulons même plus attendre d’avoir conquis toute la terre.
Chacun, marchons pour notre joie.

Et s’il reste des gens sur la route, s’il est des êtres que rien n’éveille, s’il se trouve des esclaves nés, des peuples indécrassablement avilis, tant pis pour eux ! Comprendre c’est être à l’avant-garde. Et la joie est d’agir. Nous n’avons point le temps de marquer le pas : la vie est brève. Individuellement nous courrons aux assauts qui nous appellent.
On a parlé de dilettantisme. Il n’est pas gratuit, celui-là, pas platonique: nous payons…

Et nous recommençons.»

— Zo d’Axa, De Mazas à Jérusalem

*  *  *

Pour ceux et celles qui auraient envie de lire ce récit autobiographique rocambolesque traversé par un souffle un vent irrésistible de liberté, je vous l’offre en téléchargement gratos en format pdf.

Catégories :Grognements cyniques

Tagué:

Anne Archet

Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.

3 réponses

  1. A tous les « employés » du salaire de la peur
    Aux enfants exploités depuis que sonne l’heure
    Aux femmes que l’on voile, sans demander leur choix
    Mettez donc tous les voiles, être libre est un droit

    Aux animaux parqués, exploités, massacrés
    Aux indiens usurpés, des terres dévastées
    Levez donc votre esprit, au dessus des barbares
    Qui violent à tout prix, vos chemins qui s’égarent

    Comme La boétie, reprenez donc pour vous
    « Qu’ils semblent grands ici, car vous êtes à genoux »
    Brandissez l’étendard, noir de la liberté
    Et le vert de l’espoir, pour la terre saccagée

    Face aux dangers constants des abus de pouvoir
    Des humains surpeuplant, polluant sans espoir
    Reprenez votre vie, votre sentier unique
    Bataillez sans répit, donnez votre réplique

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