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Étudiant.e.s, encore un effort si vous voulez favoriser l’accès à l’éducation

Ceux et celles qui lisent mon petit blog savent que je m’abstiens, la plupart du temps, de commenter les mouvements de revendication. Il se trouve que je suis une romantique incurable que le spectacle plein de grâce et de beauté d’émeutiers lançant des roches aux flics, de rues barricadées et de banlieusards pestant parce que le pont est bloqué comble de bonheur, quelque soit la nature des revendications des révoltés qui, ma foi, restent bien accessoires – je reste même persuadée que moins il y a de demandes, mieux c’est. Et puis, qui suis-je pour faire la leçon à quiconque? Je ne suis pas un prof moi (du moins, je ne le suis plus).

Je suis toutefois un peu agacée par la rhétorique démocrate, bien pensante et larmoyante des porte-paroles attitrés du mouvement étudiant. À les écouter, c’est un droit inaliénable que d’avoir accès au système scolaire et à fortiori à l’université. Un droit? Vraiment? Si on s’y attarde moindrement, on constate que la scolarisation n’est pas un droit, mais plutôt une contrainte, une obligation. Poursuivre volontairement son endoctrinement à la fac, ce n’est que prouver à tous que la petite école a fait du bon boulot. Dans ces conditions, ne pas avoir à subir l’endoctrinement scolaire devrait être perçu comme une libération et non comme une atteinte à ses droits humains fondamentaux.


Étudiant.e.s du cégep et de l’université, si ce que je m’apprête à vous dire vous semble énorme, stupéfiant et inouï, c’est que la douzaine d’années de scolarité que vous avez subies a fait son œuvre. Ce que je vous dis, c’est qu’en luttant contre la hausse des frais de scolarité, vous luttez pour la préservation de l’institution scolaire et non pour l’accès au savoir. Vous luttez donc pour la perpétuation des mécanismes du pouvoir, de la domination et de l’inégalité sociale. Ce que je vous dis, c’est que l’école et l’université sont des rouages de l’ordre établi qui n’ont que marginalement à voir avec l’éducation. Ce que je vous dis est bien simple : ce n’est pas la gratuité scolaire de la maternelle à l’université qu’il nous faut, c’est l’abolition de l’école, du jardin d’enfants aux études postdoctorales.

(Je tremble moi-même un peu, toute anar que je suis, à la lecture de ces dernières phrases. Car après tout, si je suis une décrocheuse, je reste une drop-out tardive. Comme je comprends moins vite que la majorité des jeunes du Québec, je n’ai abandonné mes études qu’en cours de rédaction de ma thèse de doctorat, ce qui démontre que ce n’est pas au nombre de diplômes qu’on évalue la lucidité et l’intelligence d’un individu. Pourtant, j’aurais dû me réveiller beaucoup plus tôt : mes diplômes en philosophie et en histoire ne valent strictement rien dans le système d’esclavage à temps partiel communément appelé «marché du travail» et les connaissances que j’ai acquises dans ces deux domaines ne proviennent que très marginalement des cours que j’ai eu le malheur de subir. N’empêche, on n’échappe pas facilement au conditionnement qui nous est imposé dès l’âge tendre et je ne fais pas exception à la règle.)

Le seul vrai succès historique de l’école est d’avoir fait reculer l’analphabétisme. Et encore, c’est un succès très mitigé : selon la fondation pour l’alphabétisation, 49% des Québécois ont de trop faibles compétences en lecture pour accomplir les tâches de leur vie courante. Alors soit que l’école ne fait pas son travail, soit que l’école ne sert pas vraiment à transmettre des connaissances – et j’ai tendance à choisir cette seconde option. Car même les écoles les plus libérales restent… des écoles, c’est-à-dire des lieux où l’on transforme des individus en citoyens, en consommateurs, en main d’œuvre – autrement dit, en simple marchandise. Toutes les écoles, qu’elles soient privées ou publiques, catho ou alternatives, sont des lieux où on apprend le conformisme et l’obéissance. Et la cour d’école et le gymnase participent autant que la classe à ce processus, particulièrement pour les garçons qui y apprennent l’esprit grégaire et la soumission au chef de meute.

Née avec l’industrialisation, l’école moderne fonctionne comme une usine. Elle a évidemment comme but de donner aux individus les habilités élémentaires en lecture et en calcul pour qu’ils puissent comprendre ce qu’on attend d’eux dans le contexte du travail et mettre en application les procédures de production. Mais encore plus important, elle instille dans l’esprit des jeunes la discipline qui est nécessaire au travail: comment adapter son cycle de sommeil et l’heure de réveil pour se plier aux exigences du boulot, comment arriver à l’heure, apprendre à contrôler ses sphincters pour aller aux toilettes uniquement aux moments prévus à cet effet, bref, savoir être un esclave à temps partiel capable d’autodiscipline. Enfin, l’école a pour mission d’inculquer le respect de l’autorité et pousse l’élève à adopter un comportement hiérarchique de respect envers ses supérieurs et de condescendance méprisante envers les subalternes.

Voilà l’essence même de l’école : transformer l’individu en élément «utile à la société». Le jeune y apprend à être un bon citoyen, c’est-à-dire à aller voter, à payer ses impôts, à aimer sa patrie et à respecter la loi. L’école produit des êtres passifs et obéissants : des consommateurs, des spectateurs, des contribuables. Et surtout, elle produit des individus cruellement en manque… d’éducation.

Dans ces conditions, comment se surprendre que 20% des jeunes enseignants québécois abandonnent leur profession au cours des cinq premières années suivant leur insertion sur le marché du travail? On leur bourre le crâne à l’université sur la noblesse de leur mission, puis on les jette dans une classe en leur demandant de faire le sale boulot d’endoctrinement et de discipline des corps qu’exige le capitalisme. Il n’y a que les saints et les individus les plus médiocres qui tiennent le coup – et nous savons tous d’expérience, pour avoir usé notre fond de culotte sur les bancs d’école, que les profs minables sont vachement plus nombreux que les saints.

Bref, l’école, du primaire à la fin du secondaire, n’est rien de bien plus d’une institution de contrôle servant à domestiquer les jeunes. Et que penser de l’université?

Quiconque a fréquenté l’université sait qu’elle n’est que très marginalement un lieu d’apprentissage. L’enseignement y est médiocre, surtout parce que les professeurs y sont recrutés à partir de leur habilité à récolter des subventions et des contrats de recherche et non pour leurs dons de pédagogues. S’ils savent faire autre chose que réciter sur un ton monocorde leurs notes de cours en classe, cela tient de l’accident fortuit et n’a aucun impact sur l’avancement de leur carrière. Les étudiants qui veulent véritablement apprendre doivent souvent le faire à l’insu, voire malgré leur professeur qui a d’autres choses à faire, comme par exemple rédiger des projets de recherche, gérer son laboratoire et surtout pondre son quota annuel d’articles savants pour satisfaire le recteur.

Cette obsession de la recherche est facile à comprendre lorsqu’on sait que l’université est un moyen pour l’entreprise privée d’externaliser ses coûts de recherche et de développement et de la formation de la main-d’œuvre. La recherche, c’est long, c’est coûteux et ce n’est pas rentable. Former des employés aussi, alors mieux vaut demander à l’État et aux individus d’en payer les coûts via les universités, quitte à en financer une petite partie – car c’est toujours chic d’avoir son nom gravé sur une plaque de bronze vissée à la porte d’une salle de classe. Autrement dit, lorsqu’on augmente les frais de scolarité, on fait faire porter aux étudiants une part supplémentaire du fardeau de ces deux intrants, ce qui permet aux entreprises de mieux dégager des profits. Et qu’est-ce que les étudiants en retirent? Pour la plupart d’entre eux, une valeur accrue sur le marché aux esclaves, si la formation qu’ils paient chèrement est monnayable – ce qui, vous le savez, n’est pas toujours le cas.

Enfin, l’université est le vivier des élites de la société. Certaines professions se servent des études pour se protéger de l’accès de racaille et des gueux – la médecine, le droit et le génie en étant des exemples flagrants. Les cas d’ascension sociale par la fréquentation de l’université sont anecdotiques, mais assez fréquents pour entretenir la fiction d’une société méritocratique où grimper les échelons est possible si on y met les efforts. Plus fondamentalement, l’université produit les intellectuels organiques du capitalisme : des gens qui, comme le dit si bien Noam Chomsky, forment une sorte de prêtrise séculière, dont la tâche est de soutenir les vérités doctrinales de la société. Alors ceux et celles qui s’imaginent que l’université est la fameuse tour d’ivoire où des moines-savants se consacrent à avec abnégation à l’avancement de la science seraient priés de descendre de leur beau nuage tout blanc.

Étudiants, encore un effort si vous voulez favoriser l’accès à l’éducation. Vous êtes déjà dans l’enceinte de l’université, donc dans une position privilégiée pour la faire imploser. Investissez-la comme on investit une citadelle. Déscolarisez dès maintenant l’université et transformez-la immédiatement en véritable lieu de savoir et d’éducation. Boutez hors de ses murs les doyens, les recteurs, les garde-chiourme et ces pauvres types qui se disent professeurs et qui sont indignes de votre révolte, de votre soif de connaissances, de votre désir de vivre. Ouvrez grandes ses portes à tous ceux et celles qui ont cette soif, à tous ceux et celles qui respectent vraiment le savoir, c’est-à-dire qui le transmettent librement, comme le don précieux qu’il est.

Étudiants, encore un effort si vous voulez lutter contre l’ignorance, les préjugés et la soumission irrationnelle à l’autorité. Pensez aux plus jeunes générations, à tous ces enfants qui subissent en ce moment même le viol abominable de la fréquentation scolaire. L’horreur scolaire doit cesser. Il faut mettre fin aux conditions sociales qui la rendent possible. Vous êtes déjà dans les rues, profitez-en pour vous réapproprier ce que l’école vous a honteusement volé. Oubliez les cours, donnez libre cours à votre imagination, à vos désirs. Ne soyez pas accommodés, ne soyez pas satisfaits, ne soyez pas apaisés tant que vous n’aurez pas retrouvé le contrôle de votre propre vie, tant que la société dans son ensemble ne sera pas un lieu d’éducation et d’apprentissage perpétuel, du berceau à la tombe.

Tant que nous ne serons pas délivrés des chaînes qui nous clouent au sol.

Tant que nous ne nous serons pas maîtres et souverains de notre existence.

 

Catégories :Crise de larmes

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Anne Archet

Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.

18 réponses

  1. Salut Anne

    Enchanté.

    Apres avoir passer 3 heures a lire une partie de ton blog, je tenais a te dire a quel point je trouve tes réflexions pertinentes.
    ¡tu as un lecteur de plus! (de France)

  2. Que l’école et l’université puissent être décrite ainsi j’en suis d’accord. Reste le pb des gens qui ne veulent pas « sortir de la caverne ». Reste le fait que l’état de la société n’est pas le fait d’un complot des élites. Si je l’exprime avec le mot libéralisme que tu n’emploie pas dans ton billet, le libéralisme est aussi le fait des pauvres et pas seulement des riches. la classe populaire n’est pas plus sympathique que la classe dirigeante. La classe populaire quand elle prête à l’indignation n’est pas prête à une véritable émancipation. Les gens sont des beaufs égoïstes et il n’y a rien à en tirer. Le reste ce sont de l’idéologie de la croyance ou du rêve.
    Tu te révoltes contre un état de fait qui est le fait de tous et pas seulement des élites même si elles ont une part de responsabilité importante.
    Bon, je sais bien que je n’argumente pas complètement ce que j’avance, et que je ne t’ai pas complètement lue. Mais enfin
    1) le mythe de la caverne est applicable au dirigeants et au dirigés
    2) les dirigeants et les dirigés sont parfois des loups pour l’homme.

    Ensuite comment ne pas désespérer de l’homme? ou comment ne pas mourir triste? Comment garder sa part de rêve? J’en sais rien mais je suis convaincu qu’il faut ne serait ce que pour son confort personnel conserver ou chercher un peu d’espérance.
    Et à ce moment de ma réflexion me vient toujours Voltaire à l’esprit : il faut cultiver son jardin. Il faut tenter de bien faire les choses concrètes que l’on a à faire: la vaisselle, la politesse avec les collègues, sans dire du mal des absents, le respect du code de la route…. et je viens de remettre un tour de vis à la spirale de l’aliénation ou …… de l’esclavage moderne ….

  3. De mémoire , il me semble me souvenir que Coluche pour parler des étudiants en supérieur les appelait les obéisseux en expliquant que pour avoir son diplome en maitrise, licence ou doctorat , l’important n’était pas de savoir mais de savoir répéter la parole du maitre de celui qui devait vous évaluer afin de renvoyer la meilleure image possible a son ego …

    Merci pour tes textes qui sont toujours une bouffé d’air frais …

  4. Jean-Jacques Rousseau
    « L’esprit de mon institution n’est pas d’enseigner à l’enfant beaucoup de choses, mais de ne jamais laisser entrer dans son cerveau que des idées justes et claires. Quand il ne saurait rien, peu m’importe, pourvu qu’il ne se trompe pas, et je ne mets des vérités dans sa tête que pour le garantir des erreurs qu’il apprendrait à leur place.  »

    Même constat en France, je diffuse sur ma page Fb tes excellents articles en essayant d’emmêler ta voix parmi des modéré-es.

  5. @ Eveline Manche

    Où avez-vous lu que c’est un complot des élites? Je ne crois pas avoir dit une telle chose.

  6. Ce n’est pas tant que ce soit faux que sans alternative, la roue va continuer de tourner. Et travailler dans un centre d’appels toute sa vie n’est pas plus émancipateur ou moins aliénant.

    Bien qu’en faisant un mémoire sur le rapport qu’on les anarchistes face à la violence, ce sera sans doute la même fin.

    Mais cette fin est loin dêtre une libération.

  7. Le pire, c’est que je partage ta position, ultimement. Mais le marché du travail étant encore pire que le marché (sic) académique, je demeure donc aux études.

  8. « Ne soyez pas accommodés, ne soyez pas satisfaits, ne soyez pas apaisés tant que vous n’aurez pas retrouvé le contrôle de votre propre vie, tant que la société dans son ensemble ne sera pas un lieu d’éducation et d’apprentissage perpétuel, du berceau à la tombe. »

    Ceci pourrait facilement être un rappel à l’ordre pour moi. En effet, je suis trop satisfait depuis l’été dernier. Faudra que je me réveille!

  9. Ce billet est un excellent rappel. J’ai décidé d’écarter la carrière de prof de secondaire parce que je ne voulais pas être forcé de forcer les élèves à rester en classe.

    Mais à l’université, le même genre de problèmes apparaît, quoique les pratiques varient selon les établissements et programmes.

    Encore au doctorat, j’ai remarqué que quand j’écris, dans mes travaux, platement ce que le professeur attend de moi, mon résultat augmente en moyenne d’une demie-lettre, comparativement aux fois où je respecte simplement les consignes, et d’une lettre comparativement aux fois où je fais complètement à ma tête.

    J’en arrive parfois à me dire que mes efforts sont inversement proportionnels aux résultats obtenus.

    Une de mes constatations de fin de bacc en histoire est le fait que les étudiant-e-s les plus studieux avaient appris à critiquer une source datant de 2000 ans avec beaucoup de rigueur, mais avaient aussi tendance à perdre totalement leurs moyens intellectuels devant ce qu’on raconte dans le 7 jours.

    Le bonheur avec les hausses de frais de scolarité et autres tentatives du gouvernement de nous faire chier, c’est que lors des mouvements de contestation qui suivent, une proportion appréciable de jeunes apprennent à désobéir.

  10. « J’ai décidé d’écarter la carrière de prof de secondaire parce que je ne voulais pas être forcé de forcer les élèves à rester en classe. »

    Moi aussi. Mais à bien y penser, pourquoi ne pas faire semblant d’appliquer cette consigne de merde.

  11. « S’ils savent faire autre chose que réciter sur un ton monocorde leurs notes de cours en classe, cela tient de l’accident fortuit et n’a aucun impact sur l’avancement de leur carrière. »

    Ceci est vrai pour l’obtention d’un poste et de subvention de recherche mais ce n’est plus tout à fait (et tout de même, je conviens que la recherche prend encore trop de place) le cas pour l’agrégation professorale, là où on tient même compte des évaluations des étudiants.

  12. Si la fréquentation des lieux scolaires est bel et bien de base une perte de temps gigantesque, je crois qu’en appeler l’étudiant pour fuir l’école en est aussi une.

    D’ailleurs je ne pense pas que ce soit l’existence d’université le problème, mais ce qui en est concrètement fait. Car en effet la majorité des étudiants y sont là comme des robots qui se forment sans intériorisé leurs connaissances, uniquement pour être rentable dans le marché du travail. En réalité, nous pouvons fréquenter les université quand ça nous chante, dans n’importe quel cours, à n’importe quel heure, dans n’importe qu’elle matière, sans être inscrit et sans passer de diplôme; et en cela ça devient intéressant. Je doute que tout ce qui est contenu en savoir dans l’université soit inutile, formaté, absurde, et voué à ne rendre que les individus rentables. Je pourrais citer la psychologie sociale ou différentielle par exemple (exemple du fait de la nature de l’article, sur les mouvements de masse et l’évaluation) qu’on étudie en cycle de psychologie, et qui, vu d’un œil libre d’un être humain normal, externe à toute forme de pression évaluative, ont de quoi donner des éléments plus que pertinents sur la façon de fonctionner de l’homme. En réalité, chacun peut fréquenter tous les mécanismes du système et en tirer une arme contre lui, pour vivre sa vie de manière plus attentive.

    En fait, je pense que tu te fermes sur l’université par rejet de la fange qu’elle contient. Tu n’as pas fais preuve de souplesse d’esprit. Un Homme libre est souple, et se sert de tout ce qu’il a sous la main pour se faire un chemin dans se monde, s’il n’a pas à s’enchaîner pour l’avoir.

    Par essence les étudiants sont des abrutis, et s’ils devaient même en te lisant suivre ton texte, ce serait dans cet esprit d’une révolte enseignée par un texte bien construit et formaté par bien des années de scolarité. Car disons le, si nous nous exprimons comme ça, c’est bien parce que nous avons subit l’école, et non parce que l’homme doit et peut s’exprimer de cette manière naturellement.

    Tu voudrais d’eux une prise de conscience, mais malheureusement ce qu’il faut c’est une prise d’inconscience, il faut qu’ils pénètrent leur moi profond, comprennent que leur vie n’a pas de saveur s’ils ne vivent pas intensément des projets que personne n’oserait réalisé dans leur petite routine, et qu’ils les vivent avec des gens qu’ils aiment profondément. Je regrette d’ailleurs que tu es enlevé ton texte sur le nomadisme et l’insurrection. Et pour ça il faut un minimum une pensée personnelle, en tout cas personnalisé. Pas un argumentaire sur l’université et les mouvements sociaux, qui ne dit rien au final, et qui les enferment dans leur fierté.

  13. Bonsoir Mademoiselle Archet,

    Succulent!

    D’un multi diplômé,

    Votre canaillou, qui aime toujours autant votre petit majeur qui pointe :)

  14. T’aimeras (vous aimerez) sans doute ce texte, publié à l’extérieur du KKKbec, qui illustre avec une critique assez juste la situation actuelle de la grève, et de toute la non-situation qui a précédé:

    http://rebellyon.info/Des-nouvelles-de-la-greve-qui-se.html

    – Du Prince Fou Vlad Nihilum, ex-diplômé qui a égaré son diplôme universitaire queque part lors de sa rencontre catastrophique avec la Société (« thumbs up » à celui/celle qui l’aurait volé à mon insu!)

  15. Je commencerais par m’excuser de mon orthographe méprisable, je suis dyslexique dysortographyque.
    Je pense qu’il y a une confusion entre l’édducation et l’enseignement. L’éducation ne devrait-elle pas revenir au parent ? Chose bien souvent entendue et énoncée avec naiveter, mais songons y ensemble. La sagesse populaire mérite ses lettre de nomblesse quand elle est mise a sa bonne place.
    Nombre de porffeseurs de secondaire me raportent que si sur 50 minutes de cours il en donne 20 ils ont ganier leur journée. Par cetre exemple, je pense pouvoir pointé une cause sociétal de l’enlisement dans la médiocriter de l’enseignement quel qu’il soie. Je n’aurais pas le luxe de pouvoir argumenter longuement sur les cause de cette abandons de l’édducation, mais j’en indiquerais un facteur historique. Mai 68, si cette révolution sonne dans les esprit comme une libération de la jeunesse, il sonne dans le mien comme un coup de siseau dans ce qu’on appelle la société naturelle,c’est-à-dire dans la famille. Le capitalisme a tout détruit, la cohésion social est son maitre mot et l’uniformisation est sont outil. Si nous concidérons que tout individu doit consomer, tout indivdu doit être vidé de sa substance. c’est ce que j’apelle la déspirtitualisation de l’occident. Coupant dans la famille, transformant la jeunsesse en un classe autonome, n’ayant plus rien à apprendre de pressone et se révoltant contre ses propre parent, les 68ars et leurs enfant se sont vu plonger dans un vide générationnel. Coupé du passé, couper de leur Culture, de nos tradiction, de l’autorité nécessaire de celui qui sait pour former celui qui nait (je parle ici des parents), la jeunsesse c’est autonomiser, c’est-à-dire a obtenu un secteur d’achat, a reçu des désires et de produit pour les assouvir. En s’autonomisant elle est entrée dans l’hairence, sans repère, elle à épouser ce que Hegel et Marx appelle « le temps immobile de la marchandise ». Tout se vend, même son âme ( entendu comme l’incarnation en un individu de d’culture, d’une tradiction et de ses valeurs), voilas ce que j’entend par déspriritualisation. Dans notre Culture de la rationnalité, le logos peut ainsi tourné a vide, sans substance, sans contenu, réfélchire prégmatiquement au plus rentable pour continuer à hérer.
    Couper de leur passé disais-je. Ces jeunes vidés, épousant le comerce et la marchandise, sont plonger dans un éternelle présent. Nous ne devons plus nous étonner de voir la concomation de stupéfiant éclatter chez les jeunes, cherchant une annimalité perdue a tout jamais par l’humanité, voulant s’enchainé au présent. S’enchainer au présent, car sans passé où est leur avenir ? ce demain insuportable qui nous hante tous quand on ne sais plus s’hériger par sa volonter des idéeaux a suivre, et des mondes a construire, pourrait-on presque dire pour reprendre Fichte, en absence de destination de l’homme.
    Lutter contre la résification de la connaissance et combatre l’étudiant-marchandise (concept à former) passe par la réhabilitation de structure naturelle de l’individu, comme la famille qui est plus que la simple réproduction. Descartes disait qu’on ne naissait rigouresement pas seulement de ses parents (troisème preuve de dieu dans la troisème méditation), c’est bien ce ceci qu’il s’agit, de notre spiritualité. Descartes l’a appeler Dieu, mais nous pouvons l’apeller Culture, c’est extérriorité absolue symbolique, en d’autre terme les institutions. La culture est ce qui nous encadre et nous englobe, elle est ce que nous devons transformer par ce que nous en héritons. Nous avons créé une culture du présent, si nous étions maoïste nous pourions dire que c’est en soi la contradiction principale qui ordonne toute les autres. Nous n’héritons plus que d’un présent pour tansformer le présent, ce qui est d’apparence paradoxale avec la notion de culture
    Dans la famille il y a la normativiter de la langue, le tière symbolique qui nous ouvre a l’imagianire collectif. l’édducation est selon moi préciséent cette prise en charge, enseigner a nos enfant d’ou ils viennent pour leur permrttre de savoir ou ils vont et se par des mots, des principe et des règles, devrions nous dire des maximes.
    Parler d’éducation a l’école est déja, selon moi, une erreur. la scolarité doit apprendre et pas édduquer.
    Enseigner a ses enfants les principes élémentaire : l’amour du travail bien fait qui donne estimer et conscience de soi ; le respect du travail d’autruie qui permet une véritable cohésions ocial, c’est-à-dire qui respecte la différence sans la transformer en communautarisme ; et le respect et la préservation de sont libre vouloir, de sont autodétarmination devrais je dire (je rejette le mot liberté qui ne fait que trops songer a ce que Spinoza appellait le royaume de l’ignorence, mot qui fleurit d’ailleur a merveille dans notre sacroculte de la démocratie, mais c’est un autre débat).
    Donner cela a nos enfants et ne plus le remmetre à un tière, c’est a dire l’école, est une des nombreuse clefs pour combatre cette endoctrinement qui commence belle et bien dès l’enseignement primaire. Si vous voulez vous en convaincre je vous demmanderait d’allé voire au point 41 du dialogue université entreprise relatif au accode de lisbonne ici en Europe.
    Ne plus remmetre l’édducation a un tière c’est donner a nos enfants l’esprit critique, devons nous faire de l’éthimologie pour rapeller que critique vien du grec crinein qui veut dire distinguer dicerner. C’est bien ce que je me suis efforcer de faire ici en discernant étude et appretissage de l’édducation. Nos jeunesse doit donc se réhéduquer, tel est sa lourde tache.
    Jespère que ma longue intervention aura apporter de l’eau au moulin. J’aurai, j’espère, répondu à ceux qui on vus dans cette article une invitation à fuire l’école, ce qui n’est je ne pense pas la solution ni les propos exacte de notre chère blogeuse.

  16. Ton article est très pertinent. Par rapport au fait que l’école tue la créativité, ça m’a fait repenser à cette vidéo que j’avais regardé il y a quelques mois:
    http://www.youtube.com/watch?v=zDZFcDGpL4U et aussi à ça: http://www.brainpickings.org/index.php/2012/03/13/noam-chomsky-on-the-purpose-of-education/

    Pour ce qui est de ton analyse sur l’université, je suis d’accord avec toi; je le vois là ou j’étudie où on nous serine avec la mise en avant de qualités et toutes ces lettres de motivations et CVs. Cette année, j’ai réussi à y échapper en prenant une unité d’enseignement en lien avec la médiation scientifique, et au final avec 2 camarades, on a fait un article sur le cerveau et les neurosciences. Largement plus passionnant.
    Mais le problème reste qu’en France les universités sont soumises à la LRU, au système LMD qui visent à favoriser la « mobilité » des étudiants et « l’autonomie » des facs, et que de toute façon les étudiants et les chercheurs sont mal représentés dans les CA. Et puis leur marché du travail (ou d’exploitation des travailleurs) se contracte actuellement à cause de l’austérité infligée en Europe par les dogmatiques (cf Espagne, Portugal, Irlande, Grèce, Italie), alors bref obtenir des diplômes et surtout « se vendre » est insignifiant.
    Concernant les cours, il y a à mon avis ce problème de passivité réccurent: le prof enseigne, et tu notes, et ici en France je crois qu’on bat des records à faire ça, et ce jusqu’à la fac, et c’est pire dans les classes prépas et écoles d’ingé.
    Se réapproprier les facs, et faire de l’autogestion (tout en impliquant les profs qui le souhaitent) pour enseigner serait très efficace: faire violence au système en l’empêchant de fonctionner, et surtout faire fonctionner les universités d’une autre manière lors des blocages. L’outil qu’est Internet peut être mis à contribution pour effectuer cela.
    Dans tout ça, il y a surtout la question du rapport à la connaissance (comme pour la culture) à savoir « marchandise ou bien commun » qu’il faut revoir de fond en comble. En sciences dures (maths, physique, biologie, et surtout en chimie) il faut briser les monopoles des grands éditeurs comme Nature, ACS ou Elsevier qui restreignent l’accès à la connaissance avec leurs tarifs exhorbitants et leurs droits d’auteurs insensés.

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