«I am an antichrist, I am an anarchist.» — Johnny Rotten
«Je suis antédémocrate, je suis anarchiste.» — Anne Archet
Le Directeur des élections du Québec nous apprend dans une ses pubs pseudo-avant-garde que le taux de participation aux élections ne cesse de diminuer. Il tente aussi de nous terroriser en nous disant que «notre démocratie est en danger».
À cela, j’ai envie de répondre:
1. Ce n’est pas «notre» démocratie, mais la vôtre; moi, je n’ai rien à faire là dedans, sinon à mon corps défendant.
2. Qu’elle soit en danger ne fait pas frissonner mes ovaires une seule seconde. Qu’elle crève, cette charogne.
3. Cessez de me charrier, elle n’est même pas vraiment en danger, alors cessez de bouffer du temps d’antenne et repassez-moi la pub rigolote avec le gars qui veut mettre ses moules à muffins sales directement dans le lave-vaisselle.
Ceci étant dit, il est bon de se rappeler (encore et encore et encore) que la démocratie, contrairement à ce que le DGE raconte, ce n’est pas permettre aux gens d’exercer le pouvoir : ce n’est rien d’autre que choisir ses maîtres – et encore, bien indirectement, parce que dans notre système uninominal à un tour, le zigoto pour qui vous votez, celui qui est élu dans votre comté et celui qui exercera le pouvoir à la fin de l’exercice sont la plupart du temps trois individus différents. Mais même si notre système devient parfaitement proportionnel (ce qui n’arrivera pas) la démocratie se résumera toujours à choisir ceux qui vont exercer le pouvoir de l’État en votre nom et pour l’essentiel contre vous. Je peux comprendre que la plupart de mes contemporains aiment avoir des maîtres. Je peux comprendre qu’ils se sentiraient désemparés sans patron, sans dirigeant, sans agent de police, sans curé, sans publicitaire, sans épigone du très saint René Lévesque pour leur dire quoi faire, quoi penser, quoi consommer et à quelle heure se laisser mourir. Ce que je comprends moins, c’est l’attitude de mes supposés camarades anarchistes (vous savez, les grands méchants loups dont votre mère, Jean Charest et Mathieu Bock Côté vous parlaient pour vous effrayer et ainsi que vous restiez tranquilles et finissiez votre soupe) qui ne cessent de se dire en faveur de la démocratie – pas celle qui existe en ce moment, non, mais la vraie de vraie, la directe, celles qu’ils et elles assimilent à l’anarchie. Quelle triste rigolade.
Je suis désolée d’avoir à leur apprendre, mais l’anarchie est radicalement antidémocratique. L’anarchie est la situation crée par la mise en marche et la confrontation active du désir, alors que la démocratie – quelque soit sa forme – est en est l’étouffement et la canalisation répressive dans le but de faciliter les activités du capitalisme et de la société industrialisée. Un aspect fondamental de la démocratie est d’empêcher les minorités de s’exprimer et d’agir à leur gré (c’est-à-dire, sans entraves, spontanément, sauvagement et immédiatement) en les confinant dans la position médiocre et inoffensive de «loyale opposition de sa majesté». Pour cette raison, la démocratie est un obstacle à l’émancipation du désir; elle agit comme une puissante idéologie de récupération et de contrôle, en plus d’être un excellent moyen de justifier et même de glorifier la répression des individus.
La démocratie carbure aux abstractions. La plus utilisée dernièrement est la fameuse «majorité silencieuse». À cela, il faut ajouter en vrac le «peuple», les «contribuables», les «citoyens honnêtes et respectueux des lois» et les «gens ordinaires qui se lèvent le matin et travaillent fort». Les indépendantistes aiment bien ajouter la «nation québécoise» à leurs envolées lyriques, les marxistes ne sortent jamais sans leur «prolétariat». Même les anars s’y mettent en lançant le «99%» à chaque détour de phrase. Toutes ces abstractions sont des agents de la répression, car ils établissent des critères d’inclusion et d’exclusion. Ceux qui ne sont pas inclus dans la catégorie, les exclus, les révoltés, les barbares, sont assimilés à des criminels, des asociaux indécents. C’est au nom de ces abstractions qu’est exercée «le gouvernement du peuple», qui n’est fondamentalement qu’une tyrannie violente et brutale de ceux qui se définissent comme l’incarnation du peuple authentique sur ceux qui en sont exclus.
Si la démocratie permet à la majorité de réprimer la minorité, qui fait partie de la majorité? La réponse est simple : personne.
La démocratie est un exercice visant à créer des minorités qui sont réduites au silence au nom de la volonté de la majorité. Or, ce n’est pas pour rien que la majorité est silencieuse, car elle est constituée non pas d’individus, mais de normes. Majorité et normalité sont des phénomènes intimement liés. Selon Deleuze et Guattari, la majorité désigne un certain agencement de pouvoir qui sélectionne un étalon et dégage des constantes à partir de devenirs préexistants. Dans les faits, cet étalon est vide et que « la majorité, c’est toujours personne », puisqu’il s’agit d’un modèle abstrait, comme par exemple le fameux « homme-mâle-adulte-blanc-citadin-francophone-catholique-hétérosexuel-issu de la classe moyenne-qui aime les sapins de Noël ». Personne ne correspond jamais strictement à ce modèle; chacun dévie sur un point ou sur un autre — « un grain de beauté, une excroissance peuvent suffire » pour en diverger, comme le disaient non sans humour nos deux compères. C’est pourquoi Deleuze opposait « le fait majoritaire de personne» au « devenir-minoritaire de tout le monde ». Gouverner en s’appuyant sur la majorité ne correspond à rien d’autre que d’exercer le pouvoir à l’encontre de tous au nom d’une catégorie qui ne peut être que vide.
La démocratie est aussi (et surtout, puisque c’est ce qui fait son originalité par rapport aux autres modes de gestion de l’État) un mécanisme qui permet l’intériorisation par l’individu de la norme – l’intériorisation du contrôle et de la répression sans lesquels le capitalisme et l’industrialisme ne sauraient exister. Le peuple aime ses chaînes, s’identifie au système qui l’opprime et adhère à sa domination; ce n’est en soi guère surprenant puisque le «peuple» ne peut être défini indépendamment de cette société, mais est plutôt construit par elle. En intériorisant les normes de comportement promues par le système (celles de la majorité, qui je le répète est constituée non pas d’individus, mais de normes), l’individu accpete la répression de son propre désir (une opération nécessaire si on veut se plier à la volonté majoritaire et démocratique) en la transformant en une hostilité envers l’expression des désir des autres. Quand la psychologie du plus grand nombre porte ce caractère, la démocratie n’est rien d’autre que la dictature des aigres, des bigots, des rancuniers, des peureux et des mesquins – bref, des faibles dans le sens nietzschéen du terme, des êtres du ressentiment. Le jour, s’il arrive, où ça ne sera plus le cas, la démocratie devient instable, minée par les désirs qu’elle n’arrive plus à contenir, elle implosera littéralement et perdra son utilité pour le capitalisme
Sans un rejet des abstractions, des identités et des catégories sociales qui sont au cœur du concept de majorité démocratique et qui agissent comme des flics dans notre tête, il ne peut y avoir de destruction de l’État. Il ne peut y avoir au mieux que sa transformation, sa fragmentation et éventuellement sa renaissance dans une nouvelle – et possiblement plus puissante – forme. Et ça, c’est par définition le contraire absolu de l’anarchie.
Il faut refuser le chantage puéril de ceux qui déclarent que la seule alternative à la démocratie est le despotisme. Il s’agit d’un sophisme qui est inlassablement répété par les socialistes de tout poil, les libéraux, les conservateurs – bref, l’ensemble de tous les politiciens et de tous les militants. Il ne s’agit que d’une autre de ces propositions binaires, qu’un des multiples «faux choix» de la société du spectacle qui servent à maintenir le système en place. Jamais l’anarchie fera partie des choix offerts, jamais aurez-vous la possibilité de cocher une case pour la faire advenir, car l’anarchie est un refus de se faire gouverner tant par la majorité que par la minorité; c’est un refus de se faire gouverner, point barre. Il faut aussi refuser cette blague éculée que la démocratie permet, à défaut de nous permettre de nous réapproprier pleinement notre vie, de réaliser des progrès en ce sens. Ce n’est pas en étant de mieux en mieux domestiqués et en intériorisant de mieux en mieux notre oppression qu’on finira un jour, miraculeusement, par vivre en accord avec nos désirs.
Au lieu d’aller voter, au lieu de vous soumettre à la volonté démocratique qui par définition ne sera jamais la vôtre, au lieu d’attendre un éventuel messie qui se chargera de régler tous vos problèmes, pourquoi ne pas commencer à affirmer vos propres désirs? Se réapproprier sa vie, se laisser traverser par le désir et affirmer la souveraineté de sa volonté n’implique pas nécessairement la réduction des autres en esclavage. Il est possible de concevoir des espaces et des moments où se nouent et se dénouent des relations intersubjectives dénuées de répression. Il est possible de concevoir et surtout de vivre immédiatement, activement, dans le réel, des arrangements collectifs, des assemblages dans lesquels le désir s’articule pour fuir sans discontinuer d’un individu à l’autre et devient ainsi magnifié, productif, transfiguré. La démocratie ne permet, ni n’encourage la création d’espaces où ce genre de relations non-oppressives peuvent advenir et se multiplier. Elle ne s’intéresse qu’à créer des minorités exclues qu’elle soumettra à la volonté fictive d’une majorité constituée de personne. Mais vous, vous avez déjà fait l’expérience de cet état collectif à quelques reprises dans votre vie, envers et malgré le gouvernement, la police, le marché, la morale et le civisme, alors ne venez pas me dire que c’est impossible; ce fut bref, fugace, mais vous l’avez bel et bien vécu, ne serait-ce qu’une seule fois dans votre vie. Imaginez le bonheur, l’extase, même, de vivre perpétuellement dans cet état. Imaginez ce que ce serait de pouvoir vous réapproprier votre vie.
Si vous êtes capable de le faire, c’est que vous commencez déjà à devenir anarchiste, parce que ce que vous désirez, c’est l’anarchie.
Catégories :Accès de rage
Anne Archet
Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.
Il y a tellement de mensonges, de faussetés et de naïveté dans ces annonces que ça rend plus l’abstention plus tentante.
Ce n’est pas ces annonces qui vont faire en sorte d’augmenter le taux de participation, c’est la possibilité de défaire l’actuel gouvernement.
Who cares. Either way.
Semi-hipster?
Pour ce qui est de la démocratie directe, elle n’est peut-être pas parfaite, mais elle est préférable et ce de bcp à la démocratie représentative. Si le consensus est possible, tant mieux, mais c’est vite ingérable si on est pas à petite échelle et là encore, il faut souvent faire des compromis pour atteindre le consensus.
On vie en société et nos désirs se voient limités par celui des autres. Si j’ai envie d’une femme, je ne peux pas lui faire l’amour contre son gré en me basant uniquement sur mes désirs, car je nierais les siens. De toute façon, je ne peux éprouver du plaisir en faisant du mal à une femme de la sorte. Vous évacuez ces questions de vos propos. La vie sociale est beaucoup plus complexe et vous êtes assez intelligente pour le savoir. La vrai liberté, c’est aussi celles des autres. Donc ça implique des compromis et le refoulement de certains de nos désirs, au risque sans quoi de devenir unE monstre. Autrement on ne parle plus d’anarchie du tout et on saute les deux pieds dans le nihilisme.
« Ce que je comprends moins, c’est l’attitude de mes supposés camarades anarchistes (vous savez, les grands méchants loups dont votre mère, Jean Charest et Mathieu Bock Côté vous parlaient pour vous effrayer et ainsi que vous restiez tranquilles et finissiez votre soupe) qui ne cessent de se dire en faveur de la démocratie – pas celle qui existe en ce moment, non, mais la vraie de vraie, la directe, celles qu’ils et elles assimilent à l’anarchie. »
C’est tout de même moins pire la démocratie directe que notre médiocrassie pseudo-représentative à la con. Mais tout de même, ultimement, les anarchistes se doivent d’être anti-démocratiques, tu as tout à fait raison! La démocratie directe de la CLASSE n’est pas vraiment anarchiste, ce n’est pas que les anarchistes sont censés rechercher!
« Même les anars s’y mettent en lançant le «99%» à chaque détour de phrase »
Ce qui est idiot parce les anarchistes du Québec font partie du 1%, dans les faits!
Bakouchou » le consensus, c’est appliquer le concept de majorité en le rendant totalitaire. Beau progrès.
Quant à la vie en société, ce que je veux, c’est qu’on me laisse agir à ma guise et qu’on me soustrait des dispositifs de pouvoir – tous les dispositifs de pouvoir. Ça n’exclue pas la confrontation avec mes semblables, ça n’implique pas que je ne me ferai pas d’ennemis, et ça ne veut pas dire que tous mes caprices seront exhaussés. Se confronter aux désirs contradictoires des autres, ça ne veut pas dire réprimer ou refouler les nôtres, mais construire une autre façon de les laisser exulter.
Reste à voir aussi qui et quoi pourriez désirer si l’état des choses n’était pas si pourri et médiocre.
Davidchou » Who cares. Either way.
@Bakouchaïev
« Pour ce qui est de la démocratie directe, elle n’est peut-être pas parfaite, mais elle est préférable et ce de bcp à la démocratie représentative. »
Bien sûr, mais ultimement, de remplacer des tyrannies nationales par des tyrannies locales n’est pas ce que les anarchistes doivent rechercher.
« Si le consensus est possible, tant mieux, mais c’est vite ingérable si on est pas à petite échelle et là encore, il faut souvent faire des compromis pour atteindre le consensus. »
Mais pourquoi ne pas réduire l’échelle à la plus petite possible?
« On vie en société et nos désirs se voient limités par celui des autres. »
Il faudrait se demander aussi si nous ne devrions pas nous affranchir du concept de « société », justement. Et ça, notre (pas si ;) ) humble flegmatique l’a déjà très bien expliqué ici.
Tu sembles avoir de la misère à comprendre l’idée de l’égoïsme stirnérien, qui n’a rien à voir avec celui de Ayn Rand ou de Laurent Proulx. Imaginez un cas de figure tel que j’aurai envie de baiser avec Anne Archet mais qu’elle n’aurait pas envie de la même chose que moi parce que je ne serais pas assez attirant (l’attrait n’étant pas lié à la morale contrairement à la beauté). Le fait de baiser Anne Archet à l’encontre de son désir ne serait pas de « vivre légitiment selon mes désirs » parce que Anne « ne vivrait pas selon ses désirs » si une telle abomination surviendrait. Bref, on ne peut pas « vivre selon ses désirs » si cela fait en sorte que l’autre ne puisse pas « vivre selon ses désirs ». Exactement la même chose que pour le fameux « je ne suis libre que si tout le monde est libre » de Bakounine.
Par contre, elle ne pourrait pas m’empêcher de me branler en passant à elle en privé et je ne pourrais pas l’empêcher de rêver qu’elle me broie les couilles (ou d’écrire un Sirventès sur « Gendron et ses couilles ensanglantées ») avec un couteau de cuisine. Dans ce cas, les deux personnes « vivent selon leurs désirs » et personne n’est violé dans sa liberté.
L’anarchie ne serait-il pas l’état de la nature permettant à tous d’être égoïstes?
une telle abomination survenait…bleah.
Davidchou…ça y est, je suis moins jaloux maintenant! ;)
« exhaussés. » J’aime bien…
Anne Archet n’a jamais fait la démonstration à mes yeux que l’on peut se passer de la société. C’est pourquoi je pense que son égoïsme stirnérien nous amène tout droit dans le mur. Pour subvenir à ses besoins, Anne doit s’unir à d’autres et à partir de ce moment là, elle doit tenir compte des désirs des autres, même si ceux-ci entre en contradictions directes avec ses désirs propres. Je ne crois pas non plus au concept de fuite qui me semble une idée illusoire pour se remonter le moral. Je me tourne vers l’alcool pour oublier ma peine, Anne Archet se tourne vers la fuite et les envolées lyriques. Dans les deux cas, nous ne faisons qu’éviter nos problemes. Ceux-ci demeurent entier.
La confrontation est inévitable. Et pour éviter de tomber dans le nihilisme, c’est-à-dire la négation d’autrui, nous devons nous imposer certaines limites (essentiellement le respect de la vie humaine et de certaines valeurs communes).
Pour ce qui est de tes exemples David, j’ai bien ris.
Et je ne vois en quoi la confrontation des désirs est contradictoire avec ce que tu dis.
« Pour subvenir à ses besoins, Anne doit s’unir à d’autres et à partir de ce moment là, elle doit tenir compte des désirs des autres, même si ceux-ci entre en contradictions directes avec ses désirs propres. »
Dans son dernier commentaire, Anne Archet écrit:
« Quant à la vie en société, ce que je veux, c’est qu’on me laisse agir à ma guise et qu’on me soustrait des dispositifs de pouvoir – tous les dispositifs de pouvoir. Ça n’exclue pas la confrontation avec mes semblables, ça n’implique pas que je ne me ferai pas d’ennemis, et ça ne veut pas dire que tous mes caprices seront exhaussés. Se confronter aux désirs contradictoires des autres, ça ne veut pas dire réprimer ou refouler les nôtres, mais construire une autre façon de les laisser exulter. »
Je ne vois en quoi cela contredit cette partie de ton dernier propos.
Ravi de t’avoir fait rire. Pas sûr qu’Anne va aimer. On verra bien. Je teste ses limites non basées sur la morale.
Il y a un gars que je suspecte de faire partie de l’UCL qui a utilisé l’expression « anarchie communiste », l’autre fois, sur mon blog. Des fois, j’ai l’impression que plusieurs militant-e-s ne savent pas trop de quoi illes parlent.
Le terme démocratie, chez les anars, a un sens parfois un peu différent aussi, il faut le spécifier. Si par exemple Bakouchaïev ou quelqu’un d’autre trouve que telle décision « n’est pas démocratique », c’est peut-être plus une question de transparence et d’honnêteté que de strict respect de la volonté d’une majorité de voix.
En revanche, pour ce qui est de la démocratie directe, c’est selon moi totalement insuffisant quand le droit à la libre-dissociation et à la dissidence n’est pas respecté. Personne n’a à forcer qui que ce soit d’autre à faire quelque chose ou à ne pas le faire. Voilà pourquoi d’ailleurs j’ai un petit – et très léger – problème avec les votes de grève et les blocages, quoique l’objectif final soit justement de ne forcer personne à quitter l’université pour des raisons financières.
Si toutes les personnes qui ne sont pas d’accord avec une chose peuvent à loisir se dissocier de la décision prise en commun, il n’y a plus de démocratie, soit. Mais je trouve que c’est pas plus mal.
Quand je parle de confrontation, je pense à une controntation directe avec l’État, le capitalisme et tous les dispositifs de coercition. On ne peut pas fuir le système. Ou bien il nous rattrape, ou bien on ne réussit jamais vraiment à le fuir et à ce moment la fuite n’est qu’une illusion, au même titre qu’un bon gros joint. Donc le problème est plus large que les désirs d’autrui, même si ceux-ci entrent en ligne de compte.
Moutonchou, hahahah, trop drôle! ;)
« Voilà pourquoi d’ailleurs j’ai un petit – et très léger – problème avec les votes de grève et les blocages, quoique l’objectif final soit justement de ne forcer personne à quitter l’université pour des raisons financières. »
Personnellement, je suis d’accord avec ce principe dans le contexte actuel. Dans un contexte de libre-marché (non capitaliste) en éducation, je serais moins emballé.
Cher trio que choux, je ne le dis pas assez souvent, mais c’est si bon de ne pas être d’accord avec vous. Je vous embrasse fort et tendrement.
Votre discussion me rappelle ce livre que j’avais commencé à lire il y a quelques années. L’ostie de campagne électorale m’aura redonné le goût de le lire, et de vous partager le PDF. (Si vous êtes nostalgiques de la version papier, elle est en vente je crois à la librairie l’Insoumise).
« Les syndicats n’ont plus guère d’emprise que sur les grèves les plus corporatistes. Mais si on se méfie des syndicats, on n’a pas la même prévention à l’égard de la démocratie, ou plutôt de la caricature de la démocratie qui s’installe alors : et c’est là, sur le terrain instable de l’idéologie, qu’en cédant à l’idée séduisante de la « démocratie directe », on se condamne d’avance à l’incapacité d’agir.
L’exemple le plus navrant en a été donné par le mouvement contre le contrat première embauche du printemps 2006. Les assemblées générales qui se sont réunies dans les différentes universités se sont mises à voter sur tout et n’importe quoi : pour ou contre le CPE, pour ou contre le blocage des universités, etc. Ce faisant, des étudiants opposés au mouvement trouvaient place dans l’assemblée et pouvaient non seulement s’y exprimer mais encore voter contre les propositions qui y étaient faites : tandis que quelqu’un qui n’était pas étudiant mais qui pouvait être aussi concerné par le CPE ou le CNE que n’importe quel jeune inscrit à l’université se retrouvait exclu du même débat. Parfois même, sous la pression de la direction de l’université, des « consultations » à bulletin secret étaient organisées pour savoir si la fac serait bloquée ou rouverte : et ainsi, un acte illégal se trouvait-il paradoxalement rattrapé par la logique procédurière de la démocratie. À quand des débats et des votes avant de balancer des pierres sur les flics ?
Le résultat, c’est que ces procédures électorales absurdes
bloquaient les initiatives et la dynamique du mouvement plus sûrement encore que la grève ne bloquait les cours dans la fac. Tout devait être voté et revoté ad nauseam. Les formes même de la discussion, du « bureau » de l’assemblée aux « tours de parole » imposés, permettaient toutes les manipulations. Quoi de plus simple, pour un militant chevronné, que de se faire élire président de séance et de laisser un de ses petits camarades clore la discussion en l’inscrivant en dernier sur la liste du tour de parole ? Chacun sait que la dernière voix à parler a plus de poids que les autres. Le « tour de parole » n’est pas absurde en soi. C’est le fait de le transformer en une règle dont le respect formel prend le pas sur la raison d’être qui le transforme en un dispositif stérilisateur. Au bout du compte, afin de le rendre « démocratique », le débat était purement et simplement confisqué.
Par la vertu des procédures démocratiques, le mouvement perdait de sa puissance rebelle et se retrouvait pieds et poings liés entre les mains de ses détracteurs : ainsi le vote jouait-il pleinement son rôle, celui d’être l’organisation sociale de la passivité.
Ce qui donne sa raison d’être à un mouvement, ce n’est pas la légitimité tirée d’une pseudo-élection qui singe les procédures républicaines. Le blocage n’était pas valide parce que « cela a été voté » : et pourtant, c’était là souvent le seul pauvre argument que les bloqueurs trouvaient à opposer aux antibloqueurs. La puissance d’un mouvement tient justement à sa capacité à remettre en cause les cadres étroits de la domination ordinaire. Il n’y a aucune permission à demander à qui que ce soit avant de s’opposer en actes aux décrets du pouvoir qui nous oppresse. La sédition n’a pas besoin de se justifier. Elle est à elle-même sa propre justification.
À la différence du vote, qui est un acte passif par lequel on approuve ou on réprouve ce qui est et demeure de l’ordre
du discours, la révolte se nourrit d’engagements réels. Si des centaines ou des milliers de personnes veulent bloquer une fac, il leur suffit de s’organiser pour le faire. Si elles ne sont que dix, leur petit nombre les empêchera tout simplement d’agir, sans qu’il y ait besoin d’organiser quelque consultation que ce soit pour le constater.
Ceux qui veulent défendre leur « droit à étudier » ou leur « droit à travailler » n’ont à opposer au désir de révolte que leur seule soumission au système. Ce n’est pas là un « argument » dont on pourrait discuter démocratiquement dans un salon, c’est une des formes de défense de ce monde et de son système de domination au même titre que les magouilles des syndicats ou les matraques des flics. Seuls l’approfondissement et l’extension de la crise peuvent avoir pour effet, bien plus sûrement que le respect des procédures démocratiques, de rallier au mouvement une grande part de ceux qui ne s’y retrouvent pas au début.
La « démocratie directe » est une fausse bonne idée. Elle partage avec sa grande soeur la démocratie tout court le fétichisme de la forme. Elle pense que la manière d’organiser une discussion collective préexiste à la discussion elle-même, et que cette méthode est valable partout, en tout temps, et pour tous types de propos.
Défendre la démocratie directe, l’opposer, comme « démocratie réelle », à la fausse démocratie politique qui régit l’État, c’est croire que notre nature véritable serait enfin révélée si d’aventure on se libérait des contraintes que le système fait peser sur nous : mais se libérer de ces contraintes suppose une telle transformation qu’à la fin du processus nous ne serions plus nous-mêmes, du moins nous ne pourrions plus être ce que nous sommes dans la civilisation du capital.
La démocratie « réelle » suppose que chacun soit individuellement comme le petit souverain de ses choix. Or, dans le cours du mouvement qui abolit l’ordre des choses, ce n’est pas ce qu’on pense ou ce qu’on est à un moment donné qui compte, mais comment les évènements
agissent sur nous tout autant qu’on agit sur eux. Le mouvement n’est pas qu’une affaire de choix individuels, même si ni les individus ni les choix n’en sont absents.
La démocratie, que ce soit telle qu’elle existe ou telle qu’elle devrait être, doit donc être considérée comme ce qui fige les choses en l’état et non comme ce qui permet de les modifier. Si, donc, on peut être indifférent au vote ou à l’abstention à l’occasion des scrutins officiels, il ne faut jamais perdre de vue que, dans le cours des mouvements sociaux, les dogmes démocratiques que sont le principe de représentativité et le recours au vote ont des effets négatifs immédiats. »
Léon de Mattis
Cliquer pour accéder à mort-a-la-democratie.pdf
A.A.: une partie du désaccord repose selon moi sur l’utilisation d’un certain vocabulaire connoté. Sur le fond, du moins.
Youri: voilà un texte pertinent. Je pense en effet que valider une sédition par le vote rend cette sédition inutile. Cela dit, la question du blocage me semble un casse-tête impossible à résoudre. L’école est une agression dans sa forme actuelle et dans ses restrictions financières surtout, je le pense. En cimenter les portes ne me semble pas une agression, comme fermer une prison ne le serait assurément pas non plus.
Mais suis-je assez sûr de mon coup pour favoriser un blocage? Et si nous avions tort, et que nous nous rendions en fait coupables d’un acte d’agression?
Ce que le texte ignore c’est que le blocage s’accompagne généralement d’activités extérieures, que ce soit des classes populaires, des manifs/actions ou des ateliers de création.
Zoezoe99 » Combien de fois allez vous publier ce message sur mon site? Vous ne pensez pas qu’une fois, c’est bien assez?
Bonjour,
D’accord avec M. Gendron, lorsqu’il répond à M. Bakouchaïev (le 24 août): « On vit en société et nos désirs se voient limités par celui des autres. » Que c’est triste la société!… ça donne pas envie! Pourquoi, alors, vivre en société ? Pourquoi vivez-vous avec des gens qui n’ont pas les mêmes envies que vous (à supposer que ce soit le cas -ce dont je doute puisque vous n’êtes pas un enfant sauvage, ni un psychopathe)? « Autrement on ne parle plus d’anarchie du tout et on saute les deux pieds dans le nihilisme. » Sautons! Sautons des deux pieds dans le nihilisme! Détruisons la « Société », et sur ses cendres nous pourrons enfin nous aimer!
« D’accord avec M. Gendron, lorsqu’il répond à M. Bakouchaïev (le 24 août): “On vit en société et nos désirs se voient limités par celui des autres.” Que c’est triste la société!… ça donne pas envie! Pourquoi, alors, vivre en société ? Pourquoi vivez-vous avec des gens qui n’ont pas les mêmes envies que vous (à supposer que ce soit le cas -ce dont je doute puisque vous n’êtes pas un enfant sauvage, ni un psychopathe)? “Autrement on ne parle plus d’anarchie du tout et on saute les deux pieds dans le nihilisme.” Sautons! Sautons des deux pieds dans le nihilisme! Détruisons la “Société”, et sur ses cendres nous pourrons enfin nous aimer! »
La société n’est rien d’autre qu’un mirage collectivement entretenu, dans le même spectacle qu’elle produit. Comme Castoriadis l’avait écrit, elle n’est qu’une institution imaginaire, qui existe autant que Dieu peut exister pour des gens qui y croient.
Or on peut pas la détruire sans s’attaquer à ce qui la fait subsister dans la tête des citoyens-esclaves. Notamment à ses facades et dispositifs bien concrets et physiques. Et ça, y en a partout! La démocratie, qu’elle soit « directe » ou plus représentative, c’est de la merde de bureaucrates. L’idée entend toujours une séparation de l’être et du politique, de la formalisation de ce dernier sous un tas de codes et procédures qui tendent toujours à séparer les pouvoirs, et créer des formes représentatives. Aucune démcoratie, en somme, ne peut être « directe », car la racime elle-même de « démo » et « cratie », leur combinaison, renvoie à un pouvoir au nom du peuple, une dictature populaire. C’est pas une acratie, mais un pouvoir défini, soi-disant par et pour le peuple.
Mais le crisse de « peuple » c’est qui??? C’est pas moi, c’est pas toi (même si on est sensés en faire partie). C’est encore une image fictive de « société », de la « masse » ou la « majorité ». L’individu, il fitte où, là-dedans?
Et aux gens qui croient encore à ce vieux pantin sale et puant qu’est la démocratie, je leur demande: c’est quand dans l’Histoire, ça s’est réalisé, votre « vraie bonne » démocratie???
La seule chose que j’aie vu et expérimenté qui se rapproche de l’idée de démocratie directe, c’était dans de l’organisation collective informelle, de meetings sans tours de parole, sans facitilateurs ou animateurs persistents, soit sans forme qui s’impose. Comme d’autres l’ont soulevé, une grande partie de l’autoritarisme complètement débile et aliénants se trouve dans la forme décisionnelle. Du moins quand elle est quelque chose qui se veut être un cadre auto-référenciel.
Youri t’as visiblement été à la bonne école, mais merde cache ton identité plus que ça! lol
« La société n’est rien d’autre qu’un mirage collectivement entretenu, dans le même spectacle qu’elle produit. (…) On ne peut pas la détruire sans s’attaquer à ce qui la fait subsister dans la tête des citoyens-esclaves. »
Oui, je suis d’accord avec vous. Je vis en société, et « la Société » vit en moi. En réalité je ne suis que partiellement moi-même: langage/abstraction, culture, conception du temps et de la vie, de MA vie, comme de celles des autres (l’Histoire… hum…); manière de percevoir/concevoir les choses, « l’ordre des choses »; ordre moral/ordre social/ordre sanitaire, nécessaire organisation de ma vie, nécessaires discipline, méthode, logique, conception d’un comportement « normal », social, intérêt pour le collectif etc… Aujourd’hui, plus de 90% de mon activité cognitive est orientée, motivée, générée par « l’autre », extérieur à moi; en « démocratie » je suis certes « libre » (libre arbitre, libre agir…), mais très fortement influencé: je suis téléguidé. « La Société » c’est donc un des noms doux du « dressage social » qui m’a construit -et détruit.
Mais moi aussi, je peux la détruire, partiellement, cette « Société » omniprésente, lobotomisante, en me connaissant, au mieux, en faisant la part des choses entre mon conditionnement et ma raison propre, et en dépassant mes propres préjugés (émancipation individualiste). En refusant de m’inclure dans « la Société », en acceptant de vivre dans « l’en-dehors »; et, de même, en refusant d’inclure chaque personne que je rencontre dans un moule social/comportemental prévisible/prédéfini. En considérant chaque rapport interindividuel comme un rapport particulier, échappant aux liens de la masse, et en ne voyant en chaque situation qu’un contexte particulier, exceptionnel, et non plus une situation « banale », ou « prévisible », dont découlerait « en toute logique » un déroulement « normal » -socialement cadré; dès lors, en refusant la « méthode » sociale qu’on m’a apprise, et en inventant de nouvelles pratiques interpersonnelles, au cas par cas. EN IMPROVISANT. DÉTRUIRE « LA SOCIÉTÉ » c’est REFUSER LA MÉTHODE, c’est refuser le « programme collectif ».
Alors, vu de là, la démocratie, hein…
Ben à la lumière de cette grève, je te remercie Anne Archet de m’avoir remis face à la réalité y a quelques mois au sujet du mouvement étudiant. C’est maintenant plus une douce amertume que de faire face à la musique. Ce sont vraiment, pour la plupart, des moutons endoctrinés par le discours politio-médiatique. Rien de trop surprenant car c’est aussi à cause de l’endoctrinement au politique que la grève de 2005 avait été démolie. On peut voir maintenant que la force la plus réactionnaire, ce n’est pas les fédés à la noix, mais bien la démocratie, notre assujetissement à l’État.
Bon, les Péquistes sont revenus au pouvoir…. ça veut peut-être dire que David Gendron va enfin te foutre la sainte paix et se trouver une vraie job pout le Parti (en passant, le bleu, c’est aussi la couleur symbolique de la Police, crisse d’épais). Non mais, ça en prends-tu des osties de petits banlieusards fils de bonne famille pour mettre leurs testicules sur le clavier et saliver comme des puceaux en te trollant à tout bout de champ! C’est dommage que quelqu’une de ton acuité intellectuelle (et charme, je dois admettre) se fasse harceler par ces deux-trois branleurs notoires à chaque fucking article que tu ponds, et je me demande encore s’ils s’attendent à ce que tu les illumine ou bien s’ils sont juste après ton vagin… J’imagines qu’eux seuls ont la réponse à cette question, mais peu importe ce qu’elle est je doute qu’ils aient le courage de s’assumer et la dire ici.
Ah et dans le cul, vot’ Québec! Je pars au Texas, où tout le monde est comme ici, avec le permis de port d’arme et la bonne musique folk en plus. Les grévistes (du moins la plupart qui ont voté pour la trève) ont une fois de plus démontré comment ils sont de vrais québécois… soit des lâches, des hypocrites, des fidèles sujets, des gens qui aiment se faire enculer par le Pouvoir colonial et manger les miettes qu’il leur offre. C’est grâce à eux que n’importe quel des trois partis de Doite au pouvoir vont pouvoir se vanter face au investisseurs étrangers que le Québec a la main d’oeuvre qualifiée la moins exigente et la moins payée au Canada, avec des informaticiens qui font la moitié des salaires de ceux de Silicon Valley pour plus de charge de travail… bref, le bon vieux cheap labor dont Chartrand et Vallières parlaient tant.
Vallières avait dit aussi qu’on devient vraiment québécois quand on va se plonger dans le grand monde à l’étranger. Mais ça, s’est pas ce que les nationalo-obscurantistes voulaient entendre, tout comme aujourd’hui des tas d’ex-grévistes ne veulent pas entendre tous ces gens qui sont demeuré en grève malgré tout. Car la démocratie a parlé, or là ferme ta gueule pis travaille. Ce sont ces même petits québécois, aussi, qui s’enfuyaient de la répression en riant de leurs amis qui se faisaient matraquer par la police… que de brave petits moutons du système! Mettent toute leur courage dans leur servitude quotidienne, et le font même avec un sourire.
C’est bien qu’au moins Montréal soit devenue la place en Amérique du Nord où les émeutes tournent souvent en émeutes avec de la casse et de la baston, une sorte d’Athènes américaine (quoiqu’on peut mettre Oakland aussi dans cette parabole… mais j’expliquerai pas à David Gendron c’est où, Oakland!), d’un ordre de loin plus mineur. Mais qu’a-t-on créé comme alternative à la démocratie, au capital et sa société? Qu’est-ce qui reste des grands moments d’anarchie et d’autodétermination du printemps dernier? Je vois pas grand chose. La lutte à l’ordre dominant, c’est aussi dans la création du monde qu’on veut avoir. Si on reste dans nos milieux académiques et nos apparts, même nos communes, rien n’avancera, je suis sûr. Peut-être même qu’on va connaître la marre de bouette dans laquelle le mince milieu militant/anarchiste/communiste montréalais a pataugé durant la période 2005-2008, avec le salissage et les jeux politiques pourris que je connais bien. Comme le bon vieil Éternel retour nietzchéen, l’Histoire se répétera une fois de plus, pis les grèves reviendront, les contre-sommets aussi, et tralala… jusqu’à ce que finalement on s’attaque au problème à la racine, en luttant contre ce qui permet à l’ordre de se renouveller et se restituer, soit notre endoctrinement au politique, à la fiction cadavérique de la démocratie.
Je dis tout ça car ça compte pour toi aussi et tes ami(e)s, Anne. On se sortira pas de cette marde si on sort pas de notre bulle. Je crois que plus que jamais il nous faut des lieux et moments pour communiquer et s’organiser, dans le monde réel.
« Bon, les Péquistes sont revenus au pouvoir…. ça veut peut-être dire que David Gendron va enfin te foutre la sainte paix et se trouver une vraie job pout le Parti »
Si elle ne veut pas que je commente, elle n’a qu’à me bannir! Je ne suis pas péquiste, je suis indépendantiste, ce qui est fort différent. Et jamais le PCul ne pourrait embaucher un anarchiste!
« (en passant, le bleu, c’est aussi la couleur symbolique de la Police, crisse d’épais). »
Pareil comme les carrés verts qui prétendent que le carré rouge est un symbole soviétique, épais!
« Non mais, ça en prends-tu des osties de petits banlieusards fils de bonne famille pour mettre leurs testicules sur le clavier et saliver comme des puceaux en te trollant à tout bout de champ! C’est dommage que quelqu’une de ton acuité intellectuelle (et charme, je dois admettre) se fasse harceler par ces deux-trois branleurs notoires à chaque fucking article que tu ponds, et je me demande encore s’ils s’attendent à ce que tu les illumine ou bien s’ils sont juste après ton vagin… J’imagines qu’eux seuls ont la réponse à cette question, mais peu importe ce qu’elle est je doute qu’ils aient le courage de s’assumer et la dire ici. »
C’est dommage parce que je suis très en accord avec ce que vous avez écrit après ce vomi…
La démocratie directe ça marche ! Enfin à petite échelle seulement, comme le dit xxxx. À mon échelle individuelle en tout cas ça marche très bien. Quand les décisions ne sont pas faciles à prendre, j’en discute, je tergiverse puis si on n’est pas tous d’accord alors on bois un coup et finalement tout s’arrange.