Je trouve les campagnes électorales très éprouvantes pour mes nerfs. Ce n’est pas tant le comportement de faux culs des candidats qui me dérange — après tout, on peut difficilement s’attendre à mieux de leur part — mais les appels constants des belles âmes à aller voter. « La démocratie en dépend! » se fait-on chanter sur tous les tons. « Au Moyen Orient, on est prêts à mourir pour la démocratie et vous, bande de crétins dégénérés, vous n’êtes même pas capables de soulever votre gros derrière une fois tous les quatre ans pour faire une petite croix dans un petit cercle! » me dit-on en substance chaque vois que je suggère que resterai à la maison plutôt que de me rendre aux urnes. (Il y a quelques années, je m’étais donnée la peine d’y aller et de manger mon bulletin de vote, mais j’en garde encore une certaine lourdeur à l’estomac et un goût amer à la bouche, alors je ne crois pas que je vais récidiver.)
La triste vérité est que la démocratie n’a rien à voir avec la liberté. La démocratie est un système politique de gestion de l’État. La liberté est la possibilité de jouir de sa vie et de la créer comme bon nous semble. Et il se trouve que les deux phénomènes ne sont pas compatibles, car plus un système politique permet la participation des individus, plus son contrôle tend à être total parce que l’individu en vient à s’identifier à son rôle au sein de ce système. Autrement dit, la démocratie est l’institution la plus efficace pour intégrer un individu à un système social de domination et d’exploitation car elle réussit à le fait sentir comme un élément indispensable à la bonne marche de l’univers.
Les révoltes axées sur des demandes démocratiques — davantage de justice, d’égalité, un scrutin proportionnel — ne menacent pas la complexe machine du contrôle social, mais en sont le lubrifiant. Les demandes démocratiques servent à canaliser la rage et au bout du compte assurent la pérennité de l’exploitation. Quant à ceux qui refusent que leur rébellion soit démocratique (c’est-à-dire qu’elle soit médiée par les canaux de participation politique) et qui ont fait de leur vie une confrontation continuelle avec les institutions de pouvoir, ils ont toujours été considérés comme des délinquants, des irresponsables, des antisociaux, des ennemis du peuple. Ils ne peuvent être tolérés dans un système démocratique — ni d’ailleurs au sein de la plupart des groupes militants, même anarchistes — parce que ce qu’ils font est une atteinte à la base idéologique de ce système. Ils démontrent par leurs actions que la liberté naît de son exercice et non d’un quelconque processus décisionnel. Pour cette raison, ils doivent être punis, réhabilités ou encore détruits lorsqu’ils sont attrapés et arrêtés.
La démocratie n’a rien à voir avec la liberté. Lorsque les peuples en colère manifestent spontanément contre le pouvoir qui les opprime, ils ne réclament pas des élections, un scrutin proportionnel, un système représentatif bicaméral. Ils réclament que disparaisse la grande main qui pèse sur eux, qui les aplatit contre terre et qui leur brise les ailes, pour paraphraser Roland Giguère. Ils exigent qu’on les laisse tranquilles, qu’on les laisse vivre comme ils l’entendent. Et ils se font la plupart du temps entuber, parce que ce qu’ils obtiennent la plupart du temps, s’ils sont chanceux, ce sont des réformes démocratiques. Et ils s’aperçoivent bien vite que la participation démocratique n’est que l’opportunité de choisir entre un nombre plus ou moins limité d’options compatibles avec le système social ambiant. Si ledit système social est basé sur la propriété, le salariat et la domination hiérarchique, s’il repose sur des institutions comme la prison, la police, l’armée et l’école, tout ce qu’on peut espérer est une amélioration de l’exploitation — le mot « amélioration » étant compris ici dans le sens d’efficacité accrue.
Participer à un exercice démocratique, c’est choisir de servir, c’est acquiescer à son asservissement. De nos jours, les bourreaux sont bien douillets; non seulement doit-on les laisser nous torturer, mais en plus, il faut leur signifier clairement que nous sommes d’accord, que nous sommes contents, qu’ils ont notre plein consentement. La moindre des choses est de leur refuser ce soulagement de leur conscience. Et ne venez pas me bassiner au sujet de la volonté sacrée de la majorité. Au nom de la démocratie, on me dit que la majorité doit pouvoir décider comment je devrais vivre ma vie. Comment pourrais-je accepter une telle chose? Si un jour la majorité décide que l’amour d’une femme envers une autre femme est punissable de mort, dois-je marcher au gibet avec le sentiment du devoir démocratique accompli? La tyrannie reste la tyrannie, qu’elle soit l’œuvre d’un dictateur, d’un comité central, d’une majorité démocratique, d’un consensus social, d’une tradition, d’un impératif religieux ou d’un préjugé populaire. Le fait de me donner la possibilité de jouer un rôle dans mon propre asservissement ne change en rien le fait que je sois asservie. Permettez-moi au moins de ne pas sourire quand on me crache au visage.
Je ne veux pas de meilleurs politiciens, de meilleures lois, de meilleures polices, de meilleures prisons. Je ne veux pas avoir mon mot à dire sur la façon dont on va régenter ma vie. Je veux pouvoir la créer et la mener selon mes propres désirs.
Catégories :Accès de rage
Anne Archet
Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.
Je suis d’accord avec votre analyse, mais pas avec vos conclusions.
Il est vrai que la démocratie est une illusion. Il est vrai que la démocratie est un système qui endort et qui n’empêche pas l’exploitation, l’injustice ou la manipulation. Ce que vous dénoncez est bien réel.
Cependant, j’ai peine à voir comment ne pas aller voter pourrait aider, ou plutôt, je ne vois pas comment aller voter pourrait nuire, « encourager » le système.
Par exemple, je ne comprends pas comment une femme aussi éprise de liberté choisirait de ne pas voter contre un gouvernement pro-vie.
Que pensez-vous donc accomplir de plus en restant chez vous? Croyez-vous vraiment que de « boycotter » les élections apportera quelque chose? Pensez-vous vraiment que les gouvernements vont se dire: « Ah! les gens ne votent plus. Il faut faire quelque chose! »
C’est de la pensée magique.
Si voter est le lubrifiant de l’exploitation, rester chez soi sans rien faire en est le ciment. Si les politiciens sont si peu transparents ou respectueux de nos droits quand ils gouvernent, c’est avant tout à cause de gens qui, comme vous, ne prennent pas le temps de s’intéresser à ce projettent de faire nos élus.
@ Hugo Beaulieu
Je ne vois pas pourquoi vous avancez des arguments qui impliquent que la réforme du stystème est bonne. Parce que vos grands avertissements sont que le système devient de pire en pire et bien je crois que même si tous les Canadiens allaient voter le système serait toujours aussi pourri et oppressif.
L’élection n’est jamais l’endroit ou se jouera un véritable changement dans le système, ce qui fait que je ne vois aucune raison de voter. Chaque loi qui sera passer ne sera qu’un recul de plus de mes droits, alors ne vous étonné pas que je m’abstienne, ainsi que plusieurs autres. De plus, jamais il n’est dit que ne pas voter est une action qui amène du changement, seulement que le temps non gaspiller à s’impliquer dans un élection peut-être utilisé à meilleur escient.
M. Beaulieu, je n’aime pas trop votre dernier paragraphe. Vous associez trop vite l’intérêt pour la politique avec le fait d’aller voter.Parmi ceux el celles qui ne votent pas, il y a ceux qui s’en foutent, bien sûr, mais il y a aussi beaucoup de gens pour qui c’est un choix politique réfléchi que de ne pas aller voter. Vous pouvez désapprouver ce choix, mais vous ne pouvez prétendre que ces gens ne s’intéressent pas à l’actualité politique. Au contraire, même, car ils et elles se mêlent généralement aux plus politisé(e)s.
Jusqu’à présent, je suis toujours allé voter, bien que je sache que ça ne change que dalle. Je l’ai fait pour que mon vote apporte plus de financement annuel à un parti. Pour la première fois, je vais peut-être passer mon tour, je n’ai pas décidé. Mais que je vote ou pas, je n’ai jamais senti que ça influençait le déroulement d’un mandat parlementaire. Le parti qui prendra le pouvoir va nous sortir un paquet de projets qu’il n’a jamais mentionné en campagne, sous prétexte de difficultés financières, de changement de contexte, et bla bla bla. Voire, dans certains cas, sans prétexte! Est-ce que le Parti Libéral du Québec a parlé en campagne électorale du budget qu’il vient de déposer? Pantoute. On pourrait en sortir en masse, des exemples, tant au provincial qu’au fédéral.
Mon expérience dans le mouvement étudiant m’a démontré que de surveiller le gouvernement, ça se fait à tous les jours, et que la réplique la plus efficace se fait dans la rue. Peu importe ce qu’on me dit durant une campagne électorale, je sais bien qu’on finira par me trahir et me donner une raison de manifester. Et c’est là que je répliquerai, avec tous ceux et celles qui sentiront le besoin de se battre. C’est là que j’aurai fait mon devoir de citoyen, c’est là que j’aurai une chance de changer les choses.
Entièrement d’accord avec toi sur le fond. Mais de rester dans le Cacanada et laisser les idiots décider que la drouate étatiste prenne le pouvoir de façon majoritaire ne sert pas les intérêts des anarchistes. Parfois, il peut être avantageux vivre dans le réel.
On peut très bien voter, ne pas militer pour un parti, faire partie d’une commune nomade et baiser souvent! Tout ça est possible.
Tout de même, il n’y a aucun changement majeur possible dans l’intérêt des anarchistes qui se fera avec la politique. Sauf un, et vous savez de quoi il s’agit..
« Participer à un exercice démocratique, c’est choisir de servir, c’est acquiescer à son asservissement. »
En fait, c’est bien pire de participer à son financement…
« Est-ce que le Parti Libéral du Québec a parlé en campagne électorale du budget qu’il vient de déposer? Pantoute. »
Non Pierre-Luc, mais on savait fort bien qu’ils allaient augmenter les frais de scolarité. C’était assez clair merci.
Les CONservateurs ne vous disent pas qu’ils vont criminaliser l’avortement et l’échangisme, qu’ils vont rétablir la peine de mort et qu’ils vont détourner l’argent des programmes sociaux vers leurs intérêts corporatistes et terroristes. Pourtant, si un gouvernement CONservateur est élu majoritairement grâce aux électeurs du Québec, ne faites pas semblant d’être surpris si ça arrive!
« Mon expérience dans le mouvement étudiant m’a démontré que de surveiller le gouvernement, ça se fait à tous les jours, et que la réplique la plus efficace se fait dans la rue. »
Moins inefficace certes que le processus politique. Mais ce sera encore moins efficace avec des CONservateurs qui vont brutaliser encore plus les manifestants et les faire paraître comme des sales casseurs.
De plus, comme le disait Anne Archet (même si j’estime que la casse est inefficace):
« Les manifs sont par essence inutiles, surtout lorsqu’elles sont pacifiques, planifiées, connues longtemps à l’avance, sages et encadrées par un service d’ordre (qui ne sont rien d’autre que des flics — contestataires mais flics quand même, cela dit en passant. J’ai déjà eu maille à partir avec le service d’ordre de la CSN et laissez-moi vous dire que je choisirais les flics du SPM n’importe quand). Les manifs sont assimilables à des pétitions sans papier à signer, des pétitions où les participants n’ont pas à s’identifier (et encore, la police est bien contente de compléter ses dossiers lors de tels événements).
Manifester, c’est pétitionner le pouvoir et c’est entrer en dialogue avec lui. Et lorsqu’on dialogue avec un pouvoir (comme lorsqu’on dialogue avec un individu), on en reconnaît la légitimité. Voilà pourquoi manifester « calmement et avec ordre » est un droit démocratique: tout simplement parce que manifester ne change absolument rien — même si on peut obtenir des ajustements cosmétiques, si on a beaucoup de chance. »
Ce qui serait encore plus efficace, c’est de s’organiser pour créer un réseau d’éducation alternatif au système d’éducation capitalo-étatiste (voire même un think thank anarchiste) dans le but de faire la promotion de l’anarchie. Mais aucun anarchiste du Québec ou presque (il y a un début d’embryon pour le think tank) ne semble intéressé par ça, alors je fais autre chose!
Pendant ce temps, la drouate étatiste s’organise intelligemment…à nous d’en tirer des leçons!
https://annearchet.wordpress.com/2009/03/20/cassons-cassons-il-en-restera-toujours/
J’avais oublié de citer en référence
«Non Pierre-Luc, mais on savait fort bien qu’ils allaient augmenter les frais de scolarité. C’était assez clair merci.»
«Pourtant, si un gouvernement CONservateur est élu majoritairement grâce aux électeurs du Québec, ne faites pas semblant d’être surpris si ça arrive!»
– David Gendron
Oui, bien sûr, je les vois venir à chaque fois. J’amenais les choses de cette façon pour répondre à M. Beaulieu qui croit en ce système parlementaire. Même si je me laissais surprendre à chaque fois, je pourrais conclure la même chose que ce que j’ai dit plus tôt, soit qu’on se fait mentir à tour de bras.
Je ne fais pas non plus partie de ceux qui n’appuient que les manifestations «dans l’ordre», avec trajet donné d’avance aux policiers, avec service d’ordre, etc. J’avoue participer à certaines d’entre elles, certes, mais de par leurs entraves, elles ne symbolisent vraiment pas une réelle colère populaire. Je préfère quand les manifs ne sont pas encadrées; un point de rassemblement, un thème général, slogans doux ou violents selon l’individu, et du reste, chacun assume ce qu’il y fera.
Je suis d’accord avec vous, M. Gendron, un réseau d’éducation alternatif serait le meilleur moyen de mettre de la pression sur l’État oppressif. Tant mieux si on en arrive là, mais d’ici à ce qu’on rassemble les ressources pour ça (ce qui ne sera pas chose facile, vous en conviendrez), j’irai manifester.
Je suis d’accord avec plusieurs de vos commentaires. D’abord, j’ai laissé entendre que ceux qui ne votaient pas ne s’intéressaient pas à la politique. Vous avez raison, c’est une généralisation.
J’ai énormément de respect pour tous ces gens qui, année après année, luttent contre l’État, prennent position en faveur de l’équité et de la liberté. Le G8G20 a été l’occasion de voir à quel point nous ne vivons PAS dans un pays libre.
Vous dites que voter est inutile, voire même nuisible. Il faut dénoncer le système dans la rue, il faut confronter directement le pouvoir. Il faut que le peuple s’unisse d’une même voix pour refuser en bloc l’exploitation capitaliste.
Je suis d’accord. Il faut faire quelque chose.
Mais qu’on le veuille ou non, le pouvoir est en place. Il est là. On ne peut pas le nier; on le subit chaque jour. Qu’on le veuille ou non, qu’on aille voter ou non, le 3 mai, il y aura un gouvernement, qui sera dirigé par quelqu’un. Choisir ce quelqu’un n’est peut-être pas grand-chose. Ce n’est qu’une des façons d’ESSAYER d’améliorer notre sort.
Je vais voter le 2 mai. Est-ce que, ainsi, j’acquiescerai à mon asservissement? Pas plus que ceux d’entre nous qui, chaque jour, dépendons du système économique en place pour survivre.
M. Daoust, continuez votre action directe et votre surveillance de l’État. Vous avez mon support et nous nous croiserons peut-être dans une manifestation.
Je dis seulement qu’on peut faire les deux. Voter, ce n’est pas un acte d’autoasservissement. Comme ce blogue, un vote est un minuscule pas dans la bonne direction.
L’esprit démocrate ne devrait pas consister à choisir entre quelques têtes couronnées laquelle serait la mieux placée pour nous botter le c… Heu, non, pour gérer nos vies, mais de parler entre nous tous de ce qui ne vas pas, éventuellement élir pour un temps déterminé, le plus court possible, plusieurs représentants, qui ne doivent pas être payés en retour, des représentants qui doivent nous obéir, sous peine de pendaison. Mais, de tels représentants, finalement, seraient certainement bien inutile, parce qu’on n’a pas besoin d’abruties qui devraient nous obéir. Une société digne de ce nom est une société émancipée, que je sache. C’est en cela que la démocratie n’est qu’un mensonge et une arnaque. Aussi, perso, je refuse de voter. Et qu’on vienne pas me faire le coup du « je ferais le lit de l’extreme droite », parce que celle-là, je la connais par coeur dans le genre arnaque culpabilisatrice à la noix.
En l’absence d’un parti séparatiste (contrairement au Québec, il n’y en a pas en France) en France, je ne voterais pas là-bas.
Peut-être que je m’amuserais à créer mon propre Bloc Corse, ou Bloc Côte-D’Azur, ou Bloc Masturbateur (héhéhé) etc..
Pour faire court et couper l’obstination des commentateurs de ce blog : article magnifique. C’est comme trouver une perle au dépotoir. Heureusement que je suis tombée ici avant d’avoir l’âge de voter, cela m’épargne des années d’illusions.
Avec les crises passées, actuelles et futures de l’Afrique…Quelqu’un m’a demandé si la démocratie telle qu’on nous la vend aujourd’hui est possible ou même simplement bonne pour l’Afrique…J’ai pas répondu. Ce matin, je suis tombé sur ce magnifique article. Je ne prétends pas qu’il apporte la réponse…Je l’ai partagé aux autres pour qu’ils méditent sur ce qu’il met en lumière.
Si Coeur de Pirate dit qu’il faut aller voter et bien je vais aller voter.
Je suis un être sensible après tout.
Et puis une grande intellectuelle comme Coeur de Pirate, ça pèse dans la balance.
Des plans pour que je n’aille pas voter…
Vote-t-elle pour le Bloc? ;)
Je ne sais pas pour qui elle vote, c’était juste un appel à aller voter sans précision. Ce sont les plus intéressant selon moi. Allez voter pour n’importe qui, mais allez voter! C’est là qu’on voit que c’est juste une question de légitimité du système et de l’ordre établi.
C’est une artiste québécoise (quoi qu’elle fit bien à Paris selon moi), donc mon guess est qu’elle vote pour le Bloc.
Tu pourrais l’ajouter dans tes contatcs et lui poser la question. Avec un peu de chance tu pourrais être dans une de ses prochaines chansons.
Le seul problème c’est que tu risques de ne pas t’en rendre compte, car on ne comprend rien quand elle chante.
Et avant qu’on me pose la question, je ne sais pas plus que vous pourquoi je perds mon temps à parler de Coeur de Pirate. Probablement parce que j’ai plein d’autres trucs à faire et qu’elle parait mieux que Gilles Duceppe.
Hé, pour ceux qui parlaient de créer un autre système d’éducation… Je partage votre avis, et c’est un de mes buts à long terme. Je pensais me rendre dans un pays du tiers-monde (je pourrais passer mon temps à m’occuper du projet parce que vivre là-bas ne coûte quasiment rien, et en plus, ce sont souvent des endroits où une école « anarchiste » ne serait pas de trop), et y ouvrir une école complètement gratuite et volontaire, sans inscriptions, où n’importe qui peut simplement se présenter et apprendre des trucs quand bon lui semble. Je pensais inviter plusieurs personnes qui seraient intéressées à y enseigner. J’en ai parlé à plusieurs amis, et plusieurs voudront participer quand on sera rendus là. Je pense que ça serait plus compliqué à faire au Québec, à cause de l’école obligatoire, du programme du ministère, etc. Mais dans un pays du tiers-monde où y a pas d’école obligatoire, une école basée sur les principes anarchistes vaut mieux que n’importe quelle école de missionnaires chrétiens, et y a pas vraiment de lois pour réglementer ce qu’on y enseigne! Bah, c’est peut-être la même chose au Québec, si on offre pas de papiers à la fin des études, ils peuvent pas dire grand chose, mais les jeunes seront forcés d’aller dans une école conventionnelle…
Et sinon, pour le vote… je suis plutôt d’accord avec Anne. Je n’ai pas l’intention d’aller voter. Je ne dis pas que voter n’a pas un effet, ça en a un tout petit. Mais ça ne contribue pas à faire un monde meilleur, même un peu. Ça permet de choisir une solution un peu moins pire qu’une autre. Un truc d’asservi, quoi! Donc vive l’action directe et l’auto-organisation!
« Je ne sais pas pour qui elle vote, c’était juste un appel à aller voter sans précision. Ce sont les plus intéressant selon moi. Allez voter pour n’importe qui, mais allez voter! C’est là qu’on voit que c’est juste une question de légitimité du système et de l’ordre établi. »
Ça c’est crétin rare! Après tout, l’abstention est la 2e moins pire des options…
« Tu pourrais l’ajouter dans tes contatcs et lui poser la question. Avec un peu de chance tu pourrais être dans une de ses prochaines chansons. »
Surtout pas!!!
Encore un excellent billet.
J’ai quarante quatre ans je ne voterai pas pour la première fois de ma vie cette année. Depuis quelques temps je reviens à Léo Ferré ou à Guy Debord avec une oreille neuve. Je découvre Anne Archet, je lis Malatesta. Je n’ai pas envie d’être dogmatique mais je crois qu’il y a une césure, une démarcation dans l’illusion démocratique occidentale qui se maintient depuis l’invention de la charte de l’ONU.Le visage de l’ impérialisme humanitaire apparait désormais sous son jour le plus horrible à travers les bombardements à l’uranium appauvri en Lybie.
Quand Jean Chrétien a refuser d’embarquer dans la guerre en Irak, c’est parcequ’il voulait gagner les élection au Québec, c’est un fait historique. Quand De Villepin en France s’y est opposé, c’est parcequ’il suivait la ligne Gaulliste d’autonomie Française. D’un point de vue anarchiste, il n’y a peut-être aucune différence, puisque ce ne sont que des intérêts nationaux qui s’opposent, mais dans les faits, ça réduisait quand même le nombre de cheerleaders de l’OTAN.
Maintenant que les quatre grands partis nationaux Canadiens, bloc québécois compris, se chicanent pour les retombées économiques des F35 et appuient sans réserve les bombardements en Lybie pour venir en aide aux troupe d’Al quaida entrainés par la CIA, peut-on m’expliquer que devient la spécificité québécoise ? Si Michael Ignatieff ait été envoyé par Washington pour s’assurer que désormais, la parti Libéral ne s’opposera plus aux injonction du pentagone pour des motifs de politiques intérieures, peut-on me dire que devient la spécificité canadienne ?
Barrer la route au conservateur est une illusion de plus. La rhétorique conservatrice va fonctionner comme sur des roulettes comme elle a fonctionné pour les républicains aux États-Unsi dans les années quatre-vingt. C’est un tsunami irrépréssible parce que devant l’ampleur de sa déconvenue individuelle induite par les arnaques de Wall Strett, entre la traitrise de la gaugoche hypocrite et la franchise conservatrice, joe six-pack va préférer la seconde posture. Et ensuite, quand l’état-providence saera bien écrabouillé, un clone d’Obama viendra faire le good guy en continuant les mêmes politiques que Harper en les enrobants de rhétoriques humanitariste larmoyante.
Alors, moi je crois que oui, devant ce raz-de-marée, le confort de l’illusion démocratique dans lequel j’ai cru voir une forme d’engagement toute ma vie, me semble totalement vain.
Et il faut se tourner vers une résistance beaucoup plus active de tous les instants. Je ne sais pas comment l’articuler encore dans ma vie de tous les jours, mais je commencerait par demander à Monsieur Beaulieu, en tout respect, qu’il aille demander des comptes au Bloc Québécois sur cet infâme soutient aux bombardements en Lybie et au Cheerleeding de l’OTAN avant d’accuser de tous les maux les citoyens qui, par froide colère, décident de refuser tout net le discours schizophrène des « valeurs » démocratiques » avec lesquelles, avec votre permission, je vais aller me torcher le cul.
Pas mal d’accord! Et si beaucoup de personnes s’abstiennent, éventuellement, ça va transparaître dans les médias comme un problème démocratique (parions qu’ils vont faire des campagnes de sensibilisation au vote), et éventuellement, peut-être, une partie de la population s’intéressera-t-elle aux raisons pour lesquels les autres ne votent pas. Et si seulement il y avait un jour assez de personnes qui ne votent pas pour que le gouvernement soit déclaré généralement illégitime, ça serait tellement joussif!
Et Jean-François, pour articuler la résistance dans la vie de tous les jours, je pense qu’il y a beaucoup d’options… Par exemple, travailler le moins possible, refuser la consommation, se tourner vers des solutions communautaires pour subvenir à nos besoins quotidiens, ne plus jamais passer par une autorité tierce pour régler des problèmes, proposer aux gens de faire pour eux ce qu’on aime le plus faire gratuitement, ne plus jamais chercher à faire du profit et refuser que les autres nous utilisent pour en faire… entre autres.
… ne plus payer d’impôts, rechercher d’abord et avant tout à t’émanciper, au niveau personnel et humain, encourager les autres à faire de même, faire de la subversion chaque fois que tu le peux, adopter un système économique parallèle (comme le JEU et les SEL), te débarrasser de toute pièce d’identité ou bien en faire des fausses, éduquer tes enfants (si tu en as) différemment (mais c’est plus facile à dire qu’à faire, dans bien des cas)…
« Quand Jean Chrétien a refuser d’embarquer dans la guerre en Irak, c’est parcequ’il voulait gagner les élection au Québec, c’est un fait historique.
Faux, c’est parce que Desmardais possédait des actions dans Total Elf Fina, à qui l’administration Hussein avait octroyé des contrats.
« Maintenant que les quatre grands partis nationaux Canadiens, bloc québécois compris, se chicanent pour les retombées économiques des F35 et appuient sans réserve les bombardements en Lybie pour venir en aide aux troupe d’Al quaida entrainés par la CIA, peut-on m’expliquer que devient la spécificité québécoise ? »
En effet, mais ça me semble un très mauvais calcul électoral de la part du Bloc. Ça ne représente pas du tout l’opinion pacifiste de électorat séparatiste en général.
« Barrer la route au conservateur est une illusion de plus. La rhétorique conservatrice va fonctionner comme sur des roulettes comme elle a fonctionné pour les républicains aux États-Unsi dans les années quatre-vingt. C’est un tsunami irrépréssible parce que devant l’ampleur de sa déconvenue individuelle induite par les arnaques de Wall Strett, entre la traitrise de la gaugoche hypocrite et la franchise conservatrice, joe six-pack va préférer la seconde posture. Et ensuite, quand l’état-providence saera bien écrabouillé, un clone d’Obama viendra faire le good guy en continuant les mêmes politiques que Harper en les enrobants de rhétoriques humanitariste larmoyante. »
Oh, mais le contexte est encore très différent de ça au Québec. Ne laissons pas les autres décider que les fachos cacanadian doivent être au pouvoir de façon majoritaire!
D’assister à une dérive rétrograde religieuse, pro-terroriste, anti-sociale , pro-peine-de-mort, anti-avortement, anti-échangisme et pro-déficit comme celle prônée par les CONservateurs et leurs complices pseudo-libert-à-rien du Réseau Liberté-Québec est nettement pire qu’un simple calcul électoraliste idiot du Bloc dans le dossier de la Libye!
« Et Jean-François, pour articuler la résistance dans la vie de tous les jours, je pense qu’il y a beaucoup d’options… Par exemple, travailler le moins possible, refuser la consommation, se tourner vers des solutions communautaires pour subvenir à nos besoins quotidiens, ne plus jamais passer par une autorité tierce pour régler des problèmes, proposer aux gens de faire pour eux ce qu’on aime le plus faire gratuitement, ne plus jamais chercher à faire du profit et refuser que les autres nous utilisent pour en faire… entre autres. »
Je suis d’accord mais voter pour le Bloc n’empêche surtout pas de faire ça! Où est le risque?
@ archet
eeeeehh… j’ai rien pigé ! j’suis con… de la philosophie pour les autophages…
« éduquer tes enfants (si tu en as) »
Ne pas faire d’enfants serait mieux!
Ne pas procréer, dis-je.
Pour ça, c’est encore drôle. Je ne veux pas avoir d’enfants, pour l’instant. Mais si un jour je réussis à gagner ma liberté, à me libérer de mes problèmes personnels, alors oui, je pense qu’avoir des enfants serait une bonne idée. Parce que sinon, y a que les irresponsables qui en auront, et à cause de ça on commettra à peu près les mêmes erreurs génération après génération. Mais pour moi, c’est pas une question de sang ou d’avoir des enfants biologiques, juste d’éduquer des enfants. J’aimerais bien trouver un enfant abandonné quelque part, avant qu’il soit pris en charge par le gouvernement, et l’élever. Mais pas maintenant, je suis as prêt. Le jour où j’aurai la maîtrise de moi-même, et que je serai capable d’aider les autres à se maîtriser aussi.
David Enfin quelqu’un qui me fournit de l’info. Faudra que je fouille le rapport direct de Desmarais-Total-Elf et l’abstention de la France et du Canada en Irak. J’espère que ce débat pointu ne prendra pas trop de place dans le cadre de ce blogue anarchiste et abstentioniste.
L’opposition Française à l’impérialisme américain a certainement beaucoup à faire avec les intérêts pétrolier bien que je connais mal les détails de ce dossier La traditionnelle relative indépendance du parti libéral sous Trudeau et Chrétien est donc à passer au crible aussi, bravo. Mais le fait que le bloc et le NPD et pratiquement toutes les classes politiques en occident (à l’exception notable de l’allemagne) se range du côté de ces bombardements débiles ne traduit-il pas déjà une fascisation extrême partout ? Les USA sont tellement affaiblis économiquement et même militairement qu’ils sous-contractent leur méfaits et que les « alliés » se précipitent pour se partager la part de ce festin meurtrier.
Le « risque » de voter bloc, à cette étape-ci du développement démocratique de l’occident, c’est de cautionner le processus électoral point barre.À partir du moment où aucun des grands partis ne s’opposent à ces canardages à l’uranium appauvri, de mon côté je décroche et je m’en laves les mains.
Parceque là, on va s’obstiner sur le vote stratégique entre NPD et bloc et qui sera le moins pire sur tel dossier. On voudra essayer de me faire croire que Obama c’est moins pire que Bush et que Ignatieff, cet agent de la CIA, c’est moins pire que Harper et j’en ai marre. Ils sont tous aussi pire les uns que les autres.
Alors si le NPD et le Bloc voulait vraiment se démarquer du fascisme ambiant, il fallait qu’ils mettent leurs culottes.
Harper sera majoritaire et en plus ça n’aura que très peu de rapport avec le vote québécois.
Tant qu’à moi, c’est terminé, je franchis le Rubicon. Je préfère lire les récits érotiques d’Anne Archet que de continuer à jouer dans ce mauvaise théâtre.
Joli texte, mais si l’être humain était fait pour être libre ça se saurait. Qu’il en vienne à embrasser son système d’aliénation en est une preuve historique. Les révoltes d’autrefois, c’était de n’être la poulie d’aucune machine sociale qui les faisait naitre. On dit que le printemps arabe vient d’un désir de liberté alors que les lybiens, tout ce qu’ils veulent c’est vivre mieux. Même chose pour l’Égypte ou la Syrie. On se trompait. Le moteur de l’histoire n’est pas le progrès mais le confort.
Ceci dit le bonheur de faire partie d’un système, démocratique, est bien réelle, avec pour preuve que ces révolution s’opèrent dans une anticipation joyeuse.
Alors, qu’on nous fasse un réquisitoire sur la liberté est une cruelle tromperie, si c’est faire du tort à l’homme que de le mettre dans cet état, et une vicitude que de lui en donner le désir.
Je ne pense pas que la plupart des anarchistes militent pour l’absence totale d’organisation sociale.
De plus, le confort ne peut pas tout amener, pas plus que la facilité. Ça apporte seulement des problèmes différents. D’après toi, pourquoi est-ce que la dépression est une « maladie » en constante progression, en occident? Pourquoi est-ce que les gens ont du mal à dormir? Pourquoi consomment-ils autant de médicaments, pourquoi est-ce qu’autant de choses perdent leur sens? Ne penses-tu pas que la recherche du confort en elle-même entraîne une envie plus grande de confort?
De plus, tu parles de l’être humain, mais nous sommes tous différents. Certains cherchent effectivement le confort, mais d’autres recherchent autre chose, et c’est de se débarrasser des contraintes de la recherche « obligatoire » du confort. La démocratie est sans doute mieux qu’une dictature, je te l’accorde. Mais n’en reste pas moins que même pour une personne qui recherche le confort… ça le fait pas. Parce que la démocratie finit par forcer tout le monde à suivre les tendances de tout le monde, et au final, on finit encore dans une position relativement inconfortable, parce que tout le monde chie dans la baignoire. Et selon moi, le problème majeur, c’est pas la démocratie en tant que telle, mais le fait qu’elle s’étende à des groupes trop larges de population. Par exemple, au Canada, on est 33 millions de personnes, dans un pays qui s’étire sur à peu près 6000 km d’est en ouest. Ça fait qu’une seule démocratie s’étend tellement qu’elle floue les besoins de tout le monde. À la place, on pourrait pas avoir plein de petites démocraties? Ça redonnerait une meilleure capacité aux gens de reprendre un meilleur contrôle de leurs vies, collectivement, et ça aiderait à vivre de manière plus diversifiée, à condition que les groupes soient plus petits et puissent se chevaucher dans un même espace géographique.
En tout cas… je commence à m’égarer. Mais on ne recherche pas l’absence totale de société, juste une (ou plusieurs) société qui soit plus horizontale que verticale, plus décentralisée, en grande partie. Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais on veut se débarrasser de l’autoritarisme. C’est même pas anti-démocratique! Et puis, est-ce qu’on peut vraiment qualifier une démocratie représentative de vraie démocratie? Aux dernières nouvelles, les démocraties occidentales ne respectent que très peu de critères nécessaires pour les qualifier de démocratie…
« D’après toi, pourquoi est-ce que la dépression est une « maladie » en constante progression, en occident? »
– Parce que les gens se retrouvent en face d’un modèle d’être humain qu’ils sont incapables de devenir.
« Pourquoi est-ce que les gens ont du mal à dormir? »
– Ceux qui ont du mal à dormir ont souvent des soucis d’argent.
« Pourquoi consomment-ils autant de médicaments, pourquoi est-ce qu’autant de choses perdent leur sens? »
– Parce que les sens qui leurs sont imposés sont inefficaces (progrès, bien-être, richesse, prestige). Voir question 1.
« Ne penses-tu pas que la recherche du confort en elle-même entraîne une envie plus grande de confort? »
– Oui
Je ne dis pas que le peuple est heureux d’être asservi, mais que cet asservissement lui assure un confort sans lequel il est incapable de vivre. La liberté est l’antithèse du confort. Or, l’atteinte de cet objectif, comme l’atteinte de tout objectif, produit un état d’affaissement et de questionnement sur le sens de tout achèvement. Atteindre la liberté ne serait pas différent. La question est inévitable – Et ensuite? L’homme, plus fondamentalement, recherche mais a horreur de la stabilité, ce qui est la cause de son malheur.
Tu vois, je pense que ça dépend grandement de ce qu’on fait de sa liberté. Par exemple, j’aime partir voyager tout seul, avec rien, pour relever des défis et mieux me connaître moi-même. Vivre comme ça de manière permanente serait sans doute très difficile, et je ne vivrais pas longtemps. Mais ça me permet d’apprendre plus.
En-dehors de ça, je ne fais à peu près jamais affaire avec le gouvernement, et je m’appuie grandement sur la communauté de gens qui m’entourent. Je vis avec beaucoup de personnes, et on s’entraide. Être libre ne veut pas dire qu’on est seul, non plus. Ce qui rend la vie plus facile et qui est organisé par le gouvernement, on a aussi d’autres moyens de l’organiser, des moyens auxquels on a le choix d’adhérer ou non. C’est d’ailleurs l’un des principaux reproches que j’ai à faire aux gouvernements. Ils ne donnent pas le choix. Même dans les démocraties.
Je suis d’accord avec tes réponses à mes questions. Y a juste pour le sommeil, c’est pas nécessairement lié à l’argent, mais au stress en général. Mais je ne pense pas que la liberté sois l’anti-thèse du confort. Je ne crois pas qu’on puisse établir une corrélation totale entre les deux. Mais je pense que si on veut être relativement confortable tout en étant libre, il y a du travail à faire, ça c’est certain. Mais pas impossible.
Et de son bonheur devrais-je dire. Enfin, L’homme est surtout heureux d’éviter d’être malheureux.
Ça, c’est toi, Jonathan. Mais il y a beaucoup de personnes sur la planète.
Oui, je suis d’accord. Pour le bonheur, j’ai une vision plutôt « bouddhiste », ou peut-être un mix de stoïcisme, de cynisme, et même d’hédonisme, tout dépendant dans quelle phase de notre vie on est, et de qui on est.
On pourrait dire la même chose de tous les autres qui cherchent le confort. Je veux forcer personne d’être libre. Mais j’aimerais bien que les consommateurs n’essaient pas autant de m’assimiler, et qu’au moins, ils laissent l’environnement tranquille. Et tant qu’à faire, qu’ils oublient leur saloperies de frontières!
« Je veux forcer personne d’être libre. »
Mais tu penses que ce serait une bonne chose.
Par liberté je veux surtout dire liberté de pensée. Mais aussi liberté morale, c’est-à-dire celle de penser soi-même à ce qui est bien ou mal. Petite précision.
Oui, probablement. Mais tant que je ne mène pas de révolution, je ne force personne à l’être. Je ne cherche qu’à gagner ma propre liberté, et à aider les autres personnes qui la recherchent. Tous les anarchistes ne croient pas aux révolutions. Je crois aux révolutions pour se débarrasser d’une dictature, pour effectuer certains changements… mais une révolution ne peut pas apporter la liberté à elle seule de manière durable, et c’est pourquoi je ne suis pas révolutionnaire.
Oui, pour moi la liberté veut dire pas mal la même chose. Liberté de faire ce qu’on veut de sa personne. Ce qui inclut de se libérer de ses conditionnements (dont la morale fait partie).
On revient à ce que je disais, Jonathan, plus de liberté = moins de confort. Les gens se lassent de la liberté.
Moi pas. Parce que la liberté permet d’aller plus loin, de découvrir plus, de s’émanciper. Le confort est stagnant, c’est lui qui me lasse. Ha ha, me fait penser, ça fait deux ans que je dors sur le plancher. Ça ne me dérange même pas. Une fois de temps en temps, je vais coucher chez un amie, mais je trouve toujours son lit trop mou, j’ai l’impression de me noyer dedans… Chose certaine, c’est pas pour le lit que j’y vais!
Mais vu d’une autre perspective, ne pas se débarrasser de ses conditionnements peut au final causer plus d’inconfort. En tout cas, c’est ce que je pense. En évitant tout inconfort et toute difficulté, les gens finissent par s’en créer plus. J’ai vu beaucoup de gens éviter de faire face à des problèmes, parce que c’est « trop dur ». Mais ils finissent par avoir à y refaire face de toute façon. On peut pas s’en sauver. Alors, pourquoi ne pas y faire face avec une attitude constructive? La fuite ne devrait jamais être le SEUL choix qu’on prend!
Vous pensez beaucoup avec vos idéaux.
vous pensez. ^^
« La démocratie n’a rien à voir avec la liberté. La démocratie est un système politique de gestion de l’État. »
Bien vu
« La liberté est la possibilité de jouir de sa vie et de la créer comme bon nous semble »
Bien vu aussi, mais vu que l’on vit en société, cette liberté est forcément limitée.
« Participer à un exercice démocratique, c’est choisir de servir, c’est acquiescer à son asservissement. »
Ben non, c’est un moyen imparfait de gérer le vivre ensemble. Bien sur on peut choisir de vivre dans la marge…. dans sa tête. Mais dans la réalité vous faites partie de cette société. Vous en êtes un produit.
« Je ne veux pas avoir mon mot à dire sur la façon dont on va régenter ma vie. Je veux pouvoir la créer et la mener selon mes propres désirs »
Ce que vous dites est enfantin. Vous voulez les avantages de la vie en société mais rien savoir de ses contraintes et de sa gestion. C’est simplement de l’égocentrisme votre affaire. Me Myself and I, et ma libaarté.
Je ne sais pas pour Anne, mais en tout cas, moi je suis intéressé à recréer cette vie en société. Je compte vivre ma vie comme je l’entends, mais les autres en font partie. Je pense que lorsque je parle de décider de ma vie, ça comprend les autres, et les rapports que j’ai avec eux. Donc si je parle de créer ma vie, il ne s’agit pas de la créer seul, mais de la créer avec d’autres avec qui je suis en accord, et pas nécessairement 32 millions de crétins que je ne connais même pas et qui veulent tout englober. Si je veux des avantages sociaux, je les créerai directement, ou participerai à leur création, sans passer par une autorité tierce. Par exemple, par le collectivisme volontaire et l’auto-gestion, qui eux au moins laissent la liberté de participer ou non, et de créer ce qui nous convient mieux à côté si je veux.
Je ne pense pas que ce point de vue aie à l’encontre de celui d’Anne, mais peut-être cela paraît-il plus « sérieux » et moins « enfantin » exprimé ainsi?
Et l’égocentrisme… Au bout du compte, tout tourne autour de l’égocentrisme et c’est bien normal. La seule chose qu’on est supposés de vraiment avoir, c’est nos vies, non? Ça ne veut pas dire qu’on ne se soucie pas des autres, qu’on les oublie, mais c’est à-travers nos propres yeux qu’on les voit, les autres…
Bon je vous au lu. Je ne suis pas du tout d’accord avec vos arguments. L’apathie et le lâcheté d’accepter qu’on ne peut rien changer dans le système ne me parle pas mais pas du tout. Certes que changer c’est lent certes que changer exige convaincre d’autres pas de notre point de vue du bien fondé de celui. Qui a dit que changer c’est vite comme un cliq sur le net? Wayondon!