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Lettre à mes codétenus

Il existe des endroits où nous sommes perpétuellement sous surveillance, où chaque moment est contrôlé, où nous sommes tous objets de soupçons, où nous sommes tous sont considérés comme des criminels. Je parle de la prison, évidemment. Mais depuis un certain 11 septembre, cette description s’applique à un nombre croissant de lieux publics : les métros, les centres commerciaux et les centres-villes sont sous surveillance vidéo; des agents de sécurité patrouillent dans les écoles, les hôpitaux, les musées; on doit se soumettre à la fouille dans les aéroports; les hélicoptères de la police survolent quotidiennement les villes et même les forêts à la recherche de criminels. La logique de la prison, qui est celle de la surveillance, du contrôle et de la punition, devient graduellement celle de la gestion de l’ensemble de la société.

Vous êtes en prison
Ce processus d’emprisonnement de la société est imposé grâce à la peur, au nom de notre besoin de protection — contre les criminels violents, contre les drogués et surtout contre les terroristes, ces fanatiques sauvages qui en veulent à notre mode de vie. Mais qui sont vraiment ces criminels, qui sont vraiment ces monstres qui menacent chaque instant de nos vies de citoyens terrorisés? Pas besoin de réfléchir bien longtemps pour répondre à une telle question: aux yeux de nos dirigeants, nous sommes les criminels, nous sommes les terroristes, nous sommes les monstres. Qui d’autre après tout est surveillé inlassablement? Qui d’autre se fait filmer sans cesse par les caméras de sécurité? Qui d’autre subit les fouilles et les contrôles d’identité? Nous sommes les terroristes et seule la peur nous empêche de constater cette simple évidence.
 Il faut comprendre que la prison et la surveillance dépendent de l’idée de l’existence du crime, et il faut comprendre que l’existence du crime dépend de l’idée de la loi.

La loi est considérée par tous comme une réalité objective grâce à laquelle les actions des citoyens d’un État peuvent être jugés. Tous sont égaux devant la loi, un genre d’égalité qui, comme le disait ironiquement Anatole France, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts. Devant la loi, nous sommes tous égaux simplement parce que nous sommes des abstractions, des fictions sans individualité, sans émotion, sans désirs, sans besoins.

L’objectif de la loi est d’ordonner la société. S’il est nécessaire de réglementer une société, c’est que cette société ne répond pas aux besoins ou empêche la réalisation des désirs d’une bonne partie des individus en son sein. La loi est imposée à la majorité par ceux qui l’inventent. Bien sûr, une telle situation ne peut advenir que lorsqu’une inégalité bien particulière est présente dans une société humaine: l’inégalité d’accès aux conditions qui permettent de créer sa propre vie selon ses propres termes. Pour les individus situés dans les échelons supérieurs de la hiérarchie, l’inégalité sociale est génératrice de propriété et d’autorité. Pour ceux qui occupent les strates inférieures, elle génère plutôt la pauvreté et la sujétion. La loi est le mensonge qui transforme l’inégalité sociale en égalité qui sert les maîtres du monde.

Si tous et chacune avaient accès à la plénitude de ce qui est nécessaire pour s’accomplir et ainsi créer leur propre vie selon leurs propres désirs et nécessités, une abondance de différences fleurirait. Une multitude de rêves et de désirs pourraient s’exprimer dans un spectre infini de passions, d’attractions et de répulsions, de conflits et d’affinités. Dans cette condition où tous seraient débarrassés de l’autorité, de la propriété et de la domination hiérarchique, la sublime et terrible inégalité individuelle pourrait enfin s’exprimer.

Au contraire, lorsque les individus sont soumis à l’inégalité à l’accès aux conditions de vie — c’est-à-dire où la vaste majorité des gens ont été dépossédés de leur propre vie — tous deviennent égaux, puisque tous deviennent des abstractions, c’est-à-dire rien. Et ça s’applique même à ceux qui jouissent de la propriété et de l’autorité puisque leur statut social n’est pas basé sur ce qu’ils sont en tant qu’individus, mais sur ce qu’ils possèdent. La propriété et l’autorité — qui sont toujours liés à un rôle social et non à un individu — voilà tout ce qui importe dans cette société. L’égalité devant la loi sert les dirigeants précisément parce qu’elle maintient l’ordre qu’ils dirigent. L’égalité devant la loi masque l’inégalité sociale précisément parce qu’elle sert à la maintenir.

Mais, bien sûr, la loi ne fait que maintenir l’ordre social avec des mots. Le mot et la lettre de la loi n’auraient aucun sens sans la force physique qui vient l’appuyer. Cette force physique s’exerce grâce aux institutions de surveillance, de contrôle et de punition que sont la police, la justice et les prisons. L’égalité devant la loi n’est qu’une mince couche de vernis qui cache maladroitement l’inégalité de l’accès aux moyens de créer notre propre vive selon nos propres termes. Ce vernis s’écaille fréquemment, continuellement, et le contrôle social ne peut être assuré que par la force et par la peur.

Du point de vue des maîtres du monde, nous ne sommes rien d’autre que des criminels réels ou potentiels, nous sommes tous des monstres menaçant leur mode de vie parce que nous sommes tous capables de voir à travers le voile de la loi, parce que nous sommes tous capables de choisir d’en faire fi et de s’accaparer quand l’occasion se présente des moments de notre vie qu’on nous a volé. La loi nous rend égaux en faisant de nous des criminels. Il est ainsi logique que l’ordre social qui a produit la loi universalise la surveillance et la punition au même moment qu’elle transforme le monde en un immense centre commercial.

Il est inutile de réformer les lois pour les rendre plus juste. Il est inutile de contrôler la police pour éviter les bavures. Il est inutile de vouloir réformer le système carcéral, puisque chaque réforme ne fait que renforcer le système, ajouter de nouvelles lois, ajouter de nouveaux flics, de nouvelles prisons. Il n’y a qu’une façon de répondre à la transformation du monde en geôle et c’est de prendre la ligne de fuite. Les prisonniers ne veulent pas réformer leur prison; ils veulent s’en échapper. Il faut attaquer cette société en prenant les moyens de vivre immédiatement notre vie selon nos propres termes, selon nos propres désirs.

Catégories :Accès de rage

Tagué:

Anne Archet

Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.

24 réponses

  1. Si je suis tout à fait d’accord avec votre prémisse qui pourrait se résumer en « désir de protection « = « surveillance étouffante », je trouve par contre qu’il y a quelques failles dans la suite de votre raisonnement.

    Ainsi, votre analyse de la Loi me semble tourner les coins un peu rond. A vous lire on dirait que la Loi ne sert qu’à asservir les ploucs que nous sommes.

    A ce que je saches, les individus veulent d’abord pouvoir vivre, point! Si on devrait craindre d’être assassiné, violer, voler sans aucune contrainte, bonjour les dégats.

    La Loi des hommes, d’aussi loin que l’on puisse réculer dans le temps, sert justement à prévenir, punir ou compenser de tels actes. De toute façon pas besoin d’aller bien loin pour constater que même dans les sociétés sans Etat, des règles non écrites s’appliquent. A ce chapitre je vous conseille la lecture de quelques ouvrages sur les civilisations autochtones d’Amérique.

    Mais bon, je conçois que d’un point vue abstrait un Etat ou un Lieu sans Loi c’est Tellement Romantique.

  2. cher(e) Clopp (TVA incluse ?)

    plutôt que de lire des visions néocolonialistes SUR des « autochtones » (terme commode pour « sauvages ») je vous suggère d’aller puiser directement à leur source, précisément là où l’on ne veut pas que vous alliez y voir

    commerce équitable, quoi

    la faille c’est normal, vu qu’elle est une fente, et qu’elle l’assume

    et puis je vous trouve un peu sévère ou alors vous n’avez jamais lu Foucault

    en revanche votre raisonnement façon règlement intérieur (intérieur nuit ?) me laisse perplexe

    vous défendez la loi des hommes alors que celle des femmes nous fait des faux (et les têtes valsent !)

    « il y a deux énergies fondamentales : l’amour et la peur », a écrit je ne sais plus quel mystique qui avait oublié d’être con comme une bite
    dans quel con êtes-vous ?

  3. mais tonne pas

    des zoos laids itou
    et un peu de correction que diantre : ne singeons pas les cygnes !

  4. Una analyse simpliste ayant comme base le sens commun. Dea à priori évidents et un contre-discours qui se situe à l’intérieur des limites fixées par le système tant décrié.

    Bref, blanc sur rouge, rien ne bouge…

  5. La loi -et nous l’observons de plus en plus- ramène le troupeau à son plus bête élément; c’est-à dire qu’on nous prend tous pour des idiots, le pire idiot de l’espèce. Une fois que l’on est tous considérés comme un danger potentiel, il devient prioritaire de nous contrôler, de poser des barrières pour nous déresponsabiliser et pour sécuriser l’ensemble. C’est pourquoi nous devenons globalement plus irresponsables et plus assoifés de sécurités et de limites précises. Nous prendre pour des idiots, en bref, fait de nous des idiots.

    Supposons par contre que l’on élimine la loi ou qu’on la minimise par pure responsabilisation de l’individu, projet fort utopique présentement. La loi s’adapte alors selon le meilleur d’entre nous, celui qui a le plus de jugement, d’intelligence et de savoir-vivre; la loi, donc, s’aplatit devant la personne et ses capacités. Nous remarquons qu’ici, celui qui porte la responsabilité de ses actes est l’individu ou un ensemble d’individus. Inutile de poser des limites, nous connaissons les nôtres. Ce processus ne peut que globalement responsabiliser les gens, puisque nous les considérons effectivement comme responsables. Je me ferai devin, par contre, ce projet n’arrivera pas comme une mouche dans le pare-brise. Il se produira par élimination successive des barrières législatives, mais d’abord psychologiques, qui nous font croire infailliblement en notre incompétence et qui nous immobilisent.

    Si aujourd’hui règnent la peur et la méfiance, ne serait-ce pas parce qu’on croit en la loi au lieu de croire en l’homme? et que la loi, pour devenir parfaite gardienne de notre sécurité, doit devenir totalisante et englobante; c’est-à dire l’ultime valeur? Mais lorsque la loi -l’état donc- devient l’ultime valeur, ne nous retrouvons-nous pas en face d’une idée, d’un projet, qui se nomme le fascisme, que tous rejettent lorsqu’il est exprimé explicitement mais que tous semblent désirer et convoiter, lorsqu’il s’infiltre doucement et subtilement, comme un toit sur la tête?

    Nous ne sommes pas tant embrigadés par la loi que par nos peurs internes : la loi n’est que le symptôme d’un problème plus profond et complexe, la crainte du futur. De quoi les gens ont-ils le plus peur, sinon du futur?

  6. Petit extrait :
    « Si tous et chacune avaient accès à la plénitude de ce qui est nécessaire pour s’accomplir et ainsi créer leur propre vie selon leurs propres désirs et nécessités, une abondance de différences fleurirait. »

    On ne doit pas vivre dans le même quartier, je vois énormement autour de moi des personnes qui se pressent de vivre de façon « normalisée », s’habiller identique, lire les mêmes revues débiles, écouter les musiques de bas étage, rouler dans un 4×4, regarder la télé. Nul ne les oblige à cela, aucune loi, et ils ont l’air de le faire avec moultes plaisirs.
    Sont-il dépossédés de leur vraie vie ?, ils ne la cherchent même pas.
    La recherche du vrai soi est un bien peu répandu, et l’uniformité est réclamée par la majorité.
    Il y a une petite phrase de Monod qui colle bien à cette réflexion :

    « A l’heure où dans tant de domaines s’installe le règne de la monotonie et de l’uniformité, peut-être apparaîtra-t-il salutaire de méditer un instant sur les vertus de la diversité. »

    @la planète des signes
    comme clopp : je pige rien, trop imagé ou je suis trop basique

    Bye

  7. clavier qwerty donc pas d’accent aujourd’hui

    puisque la diversite m’appelle, repondons-lui :

    il y a une bonne nouvelle de Kafka qui illustre mon propos ; je n’ai pas le titre en tete ni le bouquin sous la main mais elle raconte en gros ceci :

    un type est en prison, sous le coup de la loi, on l’a mis dans cette cage dont les barreaux sont assez espaces pour qu’il puisse en sortir sans probleme ; seulement il EST en prison, comme toujours chez Kafka, et il n’en sortira pas, et il mourra derriere les barreaux (et c’est plutot drole, comme toujours chez Kafka)

    vous savez pourquoi ?

    parce qu’il se sent coupable

    mais nous sommes loin de tout ce contexte

    nous avons aujourd’hui le choix

    soit nous vivons selon un paradigme revolu

    soit nous suivons ce mouvement (cosmique, universel, divin, etc., comme il vous plaira) qui nous emmene bien au-dela

    non pas une revolution, simplement une evolution

    nous y sommes

    a nous d’y voir clair

  8. @Stéphane Lassire.

    Bien dit, je resume votre propos: ce n’est pas tant la loi qui nous « moutonne » que la culture dans laquelle on baigne.

    Je rajouterais que cela s’applique pour toute les cultures et que l’État et ses Lois ne sont que l’expression de cette culture.

  9. « Nous ne sommes pas tant embrigadés par la loi que par nos peurs internes : la loi n’est que le symptôme d’un problème plus profond et complexe, la crainte du futur. De quoi les gens ont-ils le plus peur, sinon du futur? »

    Pas du tout, la Loi existe pour assurer maladroitement le présent. Elle est d’ailleurs généralement voté et appliquée en réaction aux actions passés. Elle n’a rien à voir avec le futur.

  10. La loi, clopp, sert à changer l’avenir et non le passé ni le présent. Elle a donc tout à voir avec le futur.

  11. Vous vous souvenez sûrement de Deleuze …. « Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. on nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore (…). Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la « gestion » d’une paix non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de micro-fascistes, charges d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma. »

    Quotidiennement cela se vérifie en vis à vis de nos moindres fréquentations… C’est un enfer dont la caméra déjà odieuse n’est pas nécessairement le plus grand désastre. La somme de ces petites peurs instillées ont des conséquences ravageuses quotidiennes et je n’ai plus, pour ma part, qu’en la compagnie de rares personnes, et rarement des femmes, des rapports qui n’en soient pas affectés…

  12. « Dans cette condition où tous seraient débarrassés de l’autorité (…), la sublime et terrible inégalité individuelle pourrait enfin s’exprimer ».

    Ne s’agirait-il pas plutôt de la différence individuelle, dans l’option où toutefois celle-ci s’appuie sur une intériorité libre car construite pierre à pierre par une éducation à la liberté qui seule permet l’éclosion des désirs actuellement refoulés par la société qui nous étouffe.

    J’ajoute que nous sommes tous coupables de cette éducation pour ce qui concerne nos enfants, nos proches et au-delà.

    Il s’agit à tout le moins de semer dans les esprits la nécessité de la remise en cause constante de la légitimité de l’autorité, en attendant sa disparition pure et simple par naturel délitement, par naturelle déliquescence.

    Je parle d’éducation à la liberté, car c’est ce qui doit prévaloir aujourd’hui, tant « tous et chacune », comme tu dis, sont modelés, taillés à la hache, pour entrer dans le moule; toute la société participe à cette aliénation des désirs de l’homme pour lui assigner ses ersatz de désirs qui répondent aux intérêts propres de cette construction sociétale.

    Pour s’en faire une idée, il suffit de regarder passer un essaim de cyclistes et leur harnachement.
    Ceci est transposable à toutes les situations. Y compris et surtout le fait de s’efforcer pour n’aller ulle part (comme on dit chez moi).

    À Stéphane Lassire : pourquoi ne pas parquer les habitants de votre quartier dans des cages semblables à celles des chenils – toutes proportions gardées – cages qu’on n’aurait qu’à entrouvrir au moment précis où un besoin de ce matériau humain se ferait sentir.

    Peut-être pourra-t-on vous récupérer, vous vous êtes quand même fendu de ce dernier paragraphe…

    Je rassure ceux qui ont peur : dès l’éclosion de cette multitude de désirs, ces différences éclateront avec une foison telle qu’on ne pourra les comparer qu’au foisonnement des plantes et des animaux qui peuplent la nature, lorsque, à tout le moins, l’homme permet à celle-ci de s’exprimer pleinement dans sa diversité.
    Delenda Monsanto…

    Et, si malgré tout, vous avez encore peur ou que la peur vous habite, rabattez-vous donc sur la transsubstantiation, cela marche toujours et l’on voudra bien vous ménager des espaces souterrains où vous pourrez sans honte pratiquer ce type de folklore, car bien évidemment, nous aurons rasé tous les lieux de culte, quels qu’ils soient : c’est la première condition qui vaille à l’élaboration de la liberté future.

    A Gabriel Bisson : « Je me ferai devin .. » On ne peut effectivement avoir peur que de ce dont on ignore tout, mais le futur ne répond pas pleinement à cette définition dans la mesure où nous pouvons extrapoler et lui donner une direction probable.
    Ce qui va venir dans les bagages de la liberté échappe à toute extrapolation : c’est cette peur-là qui empêche de tout temps les hommes et les immobilise.

    Le néofascisme dont tu parles, Ogur, résume bien comme à chaque niveau de la construction existe une organisation concertée de toutes les peurs : les petites peurs, les petites angoisses additionnées.

    Et, pour agrémenter ton dernier paragraphe, cette petite phrase lue à droite ou à gauche, dans ces termes, approximativement.

    « Toujours, comme je suis enfin en situation de me saisir du bonheur de ma main tactile, je fais ce pas en arrière, car je suis habité par la peur ».

  13. « Il faut attaquer cette société en prenant les moyens de vivre immédiatement notre vie selon nos propres termes, selon nos propres désirs. »

    Pas toujours faisable sous la solitude…

  14. « Si on devrait craindre d’être assassiné, violer, voler sans aucune contrainte, bonjour les dégats.  »

    Êtes-vous sérieux?

    Alors mon cher Clopp, vous êtes donc contre les troupes!

  15. Je reformule : De quoi les gens ont-ils le plus peur, en général, sinon de l’inconnu? Une angoisse qui nous tyranise le coeur.

    Cette peur étant une constante, il y en aura toujours pour apprivoiser l’avenir; l’inconnu et le mettre dans un petit pot. Pour se réfugier dans la confortante sécurité de la loi. Cela aussi sera une constante.

  16. Dans « tuer n’est pas assassiner » Edward Sexby évoque cette vieille femme qui préférait le maintien au pouvoir du tyran….de peur que le diable ne lui succède….

  17. « Clopp, vous confondez encore l’anarchie et l’anomie… »

    possible, mais je ne crois pas que l’anarchie mène à un « ordre naturel ». Ce sera inévitablement la loi du fort.

    Vous croyez sincérement à l’existence d’un « ordre naturel » perverti par un quelconque serpent social?

    Sérieux?

  18. @Gabrile Bisson,

    « De quoi les gens ont-ils le plus peur, en général, sinon de l’inconnu? Une angoisse qui nous tyranise le coeur. »

    En effet tout à fait d’accord. Je crois qu’une certaine peur de l’inconnu est saine question d’éviter de trop faire de conneries débiles mais d’un autre côté, la peur de l’inconnu est souvent sclérosante, crasse et débilitante. On s’y maintient par habitude certes mais aussi par confort paralysant, par paresse crasse et par un désir puissant de rester dans l’ignorance parce que comme Plume Latraverse disait, l’ignorance, c’est le bonheur.

  19. « La loi, clopp, sert à changer l’avenir et non le passé ni le présent. Elle a donc tout à voir avec le futur. »

    exprimez de cette façon, je suis d’accord.

    Merci de me corriger.

  20. Clopp… « la loi du plus fort » ce n’est pas inevitablement sous ce régime qui n’est pas anarchiste que péniblement nous survivons?
    Mettez plutôt à profit votre temps pour lire plutôt que de débiter des lieux communs tels que celui-ci… Il y a d’excellents ouvrages qui relatent les expériences d’autonomie ouvrière et d’autonomie anarchistes en Aragon, en Catalogne, en Castille….

    Hier soir un jeune homme dont le système scolaire avait « discerné » la précocité…. me dit, passablement ennervé, qu’il est normal d’envoyer crever à la rue des gens qui refusent consécutivement deux emplois. Je suis calme et plus je le suis plus il s’ennerve. Il me fiche dehors. De la graine de milicien… Ce surdoué hautement cultivé passe sa journée sur des jeux vidéos, des mangas, des jeux de rôles d’où il ressort qu’il a une opinion, précoce, sur la réalité… La bureaucratie du chômage lui a arraché trois mois d’allocations et son précédent employeur ne lui a pas envoyé cinq mois après la rupture de son contrat un papier qui lui permette de toucher des allocations de chômage. Qu’importe dans l’univers des mangas et des jeux électroniques on se fait une opinion plus sûre de la réalité… Il a vécu quelques mois à la rue d’où il ressort que ceux qui l’y ont maintenu ne sont pas responsables. Les responsables c’est évidemment ceux qui n’y sont pas encore mais qui devraient y être: les gens qui par deux fois refusent du travail.
    J’ai bien tenté de lui arracher des arguments sensibles. La présence dans la pièce d’une ravissante Morgane qui présente à la suite d’un accident des troubles de la mémoire et qui par conséquent ne peut pas exercer toutes sortes d’emplois. Rien n’y fait: à la rue et qu’ils crèvent. Je lui ai dit qu’il était dans la position du lâche et qu’il laisserait faire la sale besogne à des bureaucrates. Je lui recommande de presser le député et de se proposer pour éxécuter les chômeurs.
    « ON peut facilement circonvenir l’Etat » dit-il. Sans doute parce qu’il est précoce et que les expulsés ne le sont pas… « Mais des expulsés on en sauve » dit-il. J’évoque les courriers d’RESF que je reçois quotidiennement et tous s’accordent à dire que l’Etat ne respecte pas la loi. De plus lui dis-je si l’on sauve Mohamed et qu’on expulse Mamadou cela importe à l’Etat du moment qu’il veut le chiffre de 48000 expulsés et qu’il l’obtient. Il est donc omnipotent. Ce CQFD n’a pas convaincu notre enfant précoce car la précocité voyez-vous c’est d’être un milicien avant l’heure tandis qu’il me disait, très remonté, que son opinion valait la mienne… Il y a vingt ans c’était généralement des hommes de 50/60 ans qui tenaient ces « opinions » mais ils ne vous viraient pas, conscients peut-être qu’il y avait une certaine communauté de classe… Aujourd’hui ils ont 20 ans, ils sont haineux et vous foutent dehors… Un grand progrès assuremment…. Paul Touvier fut-il un enfant précoce?

  21. Erratum: il n’a employé le mot « circonvenir » il fait emploi du mot « niquer l’Etat ». C’est hautement plus cultivé et plus précoce…

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