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Ne laissez jamais vos principes devenir votre éthique

Chaque fois qu’il y a des élections, l’éternel débat sur l’abstention refait surface. Ce qui me rassure un peu, c’est que nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à être critique envers la démocratie libérale – voire envers la démocratie tout court (même si la plupart de mes camarades ne se rendent pas avec moi jusque-là, mais qui sait, ça viendra peut-être). Ce qu’il y a eu de nouveau cette fois-ci, c’est que je me suis fait qualifier à profusion d’anarchiste «dogmatique» par des quidams qui, ce faisant, insinuaient que je refuse de voter parce que ça fait partie de l’idéologie anarchiste et que, par obligation morale d’agir en accord avec les principes éternels tels qu’énoncés au XIXe siècle par Bakinoune et Krotopine, je me sens l’obligation de prêcher la bonne parole abstentionniste. À les écouter, il aurait non seulement fallu que je vote parce qu’il y avait péril en la demeure (c’est-à-dire, pour éviter que Libérez-nous des libéraux se remette à jouer à la radio), mais aussi par pragmatisme et par souci de démontrer que je ne suis pas dogmatique. Argument que je trouve assez tordu, puisqu’il m’a été servi par des gens férocement dogmatiques au sujet de l’importance vitale d’aller voter.

La vérité toute simple en ce qui me concerne est la suivante : l’idéologie anarchiste, j’en ai rien à secouer.

Quand je dis que je suis anarchiste, je dis simplement que, dans la mesure de mon pouvoir, je refuse de laisser quiconque et quoi que ce soit me dominer. En d’autres mots, je refuse d’accepter qu’une autorité, qu’une institution, qu’une loi, qu’un précepte moral, ou qu’un quelconque maître, chef, politicien, leader ou souverain ne me contraigne d’aucune manière. Voilà pourquoi je refuse de voter, c’est-à-dire d’exprimer un choix entre un maître ou un autre. Si je le faisais, j’exprimerais mon consentement d’abandonner une partie de mon pouvoir de créer ma propre vie, de le céder à quelqu’un d’autre – et je ne veux absolument pas faire une telle chose. Je ne veux pas non plus abandonner mon pouvoir à une institution pour qu’elle agisse en mon nom, même temporairement. Voilà pourquoi je n’appelle jamais les flics, voilà pourquoi je ne n’ai jamais recours aux tribunaux lorsque des problèmes ou des conflits se présentent à moi. Dans la mesure de mes capacités et de mon pouvoir, j’évite d’avoir affaire à ces institutions.

How ironic

Quand je dis que je suis une hors-la-loi, je ne veux pas dire que je suis un bandit héroïque comme Monica la mitraille ou Bonnie Parker (d’ailleurs, ceux et celles qui me connaissent seraient mortes de rire si j’osais avancer une telle énormité). Je veux simplement dire que, dans la mesure de mon pouvoir et de mes capacités, je vis de façon a-légale, c’est-à-dire sans considération pour la loi. Je ne laisse pas les lois déterminer mes choix et mes actions. J’ai plutôt recours à tout mon pouvoir – mes habiletés, mes compétences, mon intelligence, mes connaissances, mes relations, les outils à ma disposition – pour créer ma vie selon mes propres termes… en évitant de me faire prendre. Cette a-légalité vient renforcer mon refus de faire affaire volontairement avec l’État, les flics et la justice.

J’ai tendance à utiliser les mots «illégalisme» et «a-légalisme» de façon interchangeable, mais au fond, je sais que je ne devrais pas. Ce n’est pas que je m’oppose à l’illégalisme; c’est seulement une question de précision. À l’origine, on désignait sous le nom d’illégaliste un anarchiste qui avait choisi d’assurer sa survie par le crime plutôt qu’en mendiant ou en travaillant. On distinguait donc l’illégalisme (le vol, le cambriolage, le faux-monnayage) de la propagande par le fait, du refus du service militaire, de la grève générale révolutionnaire, de l’insurrection et ainsi de suite. Le crime n’étant pas mon principal moyen de survie (même si je m’y adonne en trouillarde, dès que j’en ai la chance), je préfère me qualifier d’a-légale, de la même façon que je suis amorale et asociale.

Les débats qui ont eu lieu au tournant du xixe siècle sur l’illégalisme ne portaient pas tant sur le fait que les anarchistes devraient ou non s’adonner à des activités illégales – puisque la plupart d’entre eux le faisaient – que sur la reprise individuelle : était-ce une tactique acceptable, ou du simple banditisme banal sans contenu anarchiste particulier? Pour une égoïste, il n’y a là aucune matière à débat; la seule question est : «est-ce que je risque ou non de me faire prendre ?» De toute manière, les anarchistes (et tous les êtres libres et insoumis qui refusent cette étiquette) ne peuvent faire autrement, un jour ou l’autre, que violer la loi. Dès que la loi existe, mon choix de vivre selon mes propres termes fait ipso facto de moi une hors-la-loi. Dans les faits, la plupart des lois ne sont pour moi que des obstacles à éviter.

Ceci étant dit, ne pas voter, ne pas appeler les flics, ne pas avoir recours aux tribunaux, tout cela n’est pas un code moral ou éthique. Je ne laisse pas mes principes a-légaux devenir ce que Stirner appelait des fantômes, c’est-à-dire des abstractions extérieures et supérieures à moi-même auxquelles je dois obéissance et qui gouvernent ma vie. Je ne considère pas ces principes comme des règles de vie à suivre; je les choisis à chaque instant, toujours selon le contexte, parce que je les considère comme étant les meilleurs moyens de créer ma propre vie comme je l’entends. Et si un jour, par exemple, on rend le vote obligatoire et qu’on me met à l’amende ou on me fout en taule si je n’obtempère pas, je vais probablement le faire, juste parce que mon intérêt égoïste sera ainsi mieux servi. Il n’est pas plus pitoyable esclave que celui qui ploie sous des chaînes de sa propre fabrication – et c’est ce que sont les principes lorsqu’ils sont érigés en codes moraux.

Je veux vivre ma vie comme je l’entends immédiatement, ici, maintenant. Pas plus tard, pas tantôt, pas après l’élection d’un gouvernement socialiste, pas après que l’indépendance nationale soit faite, pas après la révolution anarchiste, pas après le retour du messie, pas dans un futur plus ou moins éloigné qui s’avère toujours être une fiction, une berceuse consolatrice pour adultes en deuil de leur enfance. Chaque fois que je cède mon pouvoir à un autre, je perds une parcelle de ma vie qui ne me sera jamais rendue. Voilà pourquoi l’abstention électorale et l’a-légalisme en général ne sont pour moi ni une éthique, ni une idéologie : c’est une pratique, un moyen de me placer dans la vie plutôt que dans la survie.

Catégories :Accès de rage

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Anne Archet

Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.

22 réponses

  1. Bonjour,

    C’est décidément agaçant de tomber toujours en phase avec tes propos :-)

    Bakinoune, le contrepet est volontaire ?

    ========================= *Bien cordialement, Isabel S.* (plus de mobile)

  2. Je pense qu’on a trop longtemps vécu dans un cocon de ouate parfumé pour ne plus concevoir quelle genre de barbarie courante serait permise dans un pays sans lois, ni règles de vie communes, ni services publics.

    Avec des principes tels qu’appliquer sa propre loi, peu importe les « bonnes » raisons qu’on sait se donner (le cerveau humain est super créatif et contorsionniste pour ça), c’est comme permettre à un aveugle d’empiéter sur les bordures de liberté d’autrui en croyant rester sur sa « juste » voie. Ou encore, dans le domaine de la justice, de laisser de basses émotions s’insinuer dans un jugement, un désir de vengeance qui tonifie une spirale infernale de violence. Il ne peut y avoir de justice correctement mesurée et appliquée par les victimes et les relations gravitant autour d’elles par un sentiment d’affection.

    Par ailleurs, je rappellerais juste — sans pointer quiconque en particulier du doigt — que commettre des délits contre des innocents guère moins précaires que vous l’êtes pour survivre, ce n’est pas être a-moral ni a-légal, mais immoral.

    Faire l’apologie de ce genre d’idées, c’est favoriser le retour d’un âge sombre où chacun, individuellement, se donnerait toute légitimité pour créer du chaos collectif.

  3. On va commencer par le début, si vous le voulez bien. «L’âge sombre où chacun, individuellement, se donnait toute légitimité pour créer du chaos collectif», vous placez ça où et quand, au juste?

  4. Bon point.

    L’insécurité qui caractérise cette définition du « chaos collectif » est en général causée par la lutte entre quelques groupes puissants souhaitant établir leur domination. Pas question de retourner chacun des individus contre les autres. Une bande armée qui rase un village néolithique, c’est pas un individu. C’est un groupe qui établit sa loi et son ordre. Donnez-lui quelques millénaires et ce gang de malfrats organisera des élections libres.

    Kilbith: vous parlez de barbarie courante mais vous oubliez la barbarie raffinée sur laquelle nous sommes assis-es. Les crânes des monticules sont polis et cirés, les chaînes des esclaves fleuries. Tout est fait pour ne pas heurter vos fragiles yeux civilisés.

  5. Anne : c’est la conclusion à l’explication au-dessus. Un individu qui s’autorise à vivre sa vie comme il l’entend tendrait naturellement et inconsciemment vers l’abus, la déraison. Le collectif fait force parce qu’elle seule est capable de déterminer, de réguler les aspirations du particulier pour maintenir une harmonie sociale.

    Une société est un corps qui a besoin d’une information circulante et structurante (la loi, les règles tacites, etc.). Exactement comme une machine et le code qui le fait fonctionner. La cellule ne vit que pour ses propres intérêts, elle appréhende mal ce qui est bon pour l’ensemble par ses propres actions – et c’est de cet ensemble dont elle est dépendante pour vivre, et être transcendée.

  6. Justement, non. Ce n’est pas la conclusion de votre argument. C’est sa base. C’est l’homo homini lupus de Hobbes. Ce que vous dites sur la société ne tient pas si vous n’arrivez pas à me dire précisément quel est cet «âge sombre où chacun, individuellement, se donnait toute légitimité pour créer du chaos collectif».

    Spoiler: ça n’est jamais arrivé. Mieux: l’anthropologie nous dit exactement le contraire. La violence à grande échelle est apparue dans notre espèce avec l’apparition des hiérarchies sociales et des institutions de pouvoir; plus elles se sont renforcées, plus l’horreur a augmenté. 99% de l’expérience de notre espèce sur cette planète s’est faite dans ces institutions de domination; ce sont les derniers millénaires où tout s’est mis à déraper. Je vous mets au défi de me contredire avec des sources solides.

  7. Hobbes a vécu un temps où il a compris qu’on pouvait substituer les guerres et ses atrocités par le marché, façonné par « la somme des égoïsmes ». C’est le marché qui maintient à distance la barbarie primaire, et c’est que nous occidentaux dans notre pouponnage moderne avons du mal à concevoir.

    La domination, la violence inter-groupale et la hiérarchie ont, quant à elles, existé au sein même des tribus primitives. Depuis que l’Homme est Homme, sa convoitise a toujours tracé sa voie dans la domination de ses semblables et l’occupation du terrain, sous une forme ou une autre. Cette violence n’est pas inhérente aux grandes civilisations, elle a simplement été décuplé par l’évolution de la technique et la force coercitive qu’elle permet.

    Je vous conseille de lire quelques essais d’Henri Laborit, éminent scientifique pluridisciplinaire.

    P.S.: pour la cellule, un régulateur externe (qu’on appelle aussi « servomécanisme ») le sait. Comme le thermostat d’un radiateur qui régule l’action de la résistance électrique en fonction des conditions (lire aussi les bouquins de Joel de Rosnay, autre brillant scientifique). Dans un système humain, ce « régulateur » peut être incarné par des groupes hétéroclites d’experts.

  8. P.P.S.: c’est bête qu’on puisse pas modifier les commentaires à cause des fautes d’haurteaugraphe…

  9. Laborit, ca commence un peu à dater, notamment sa conception du système nerveux désormais périmée. Mais l’ensemble de sa théorie sociologique tient debout.
    Intéressant de voir quelqu’un évoquer ses thèses, c’est très rare dans les milieux contestataires. La 4e personne que je rencontre qui connaît.

    Pour des informations scientifiques et fondées empiriquement en anthropologie politique et évolution des sociétés, Testart est à lire : Elements de classification des sociétés (2005).
    La notion de « tribu primitive » est trop vague pour renvoyer à une réalité tangible, car les formes d’orgnisation politique humaine, en dehors des civilisations sont très diverses (je renvoie au même auteur, indispensable pour qui veut penser les sociétés de manière globale et correcte). Ces structures vont d’organisations minimales aux sociétés royales, en passant par les ploutocraties ostentatoires et autres semi-Etats constitués de démocraties primitives et d’organisations lignagères, toutes étant subdivisées, voires subsubdivisées.

    Par contre, Anne, les hiérarchies sociales et dominations entre individus ne sont pas spécifiques à notre espèce, mais prennent leurs sources dans notre évolution phylogénétique et existent chez d’autres grands singes, et chez les chimpanzés. Voir à ce sujet, la théorie du cerveau social de Dunbar, en anthropologie cognitive et primatologie.

    Tout ceci n’implique pas pour autant que la domination soit innée, inscrite dans les gênes, biologique, inévitable. La preuve, l’anarchisme existe et des formes sociales autogérées existent et ont existé. C’est l’environnement social qui modèle les individus en inscrivant en eux des valeurs, idéologies, croyances, cognitions, amenant la légitimation et la reproduction de ces structures sociales.
    A ce sujet, voir la psychologie sociale et politique, notamment les travaux de Beauvois, Jost et Sidanius.

    Habitant en France et insomniaque, je continuerai dans ce débat peut-être demain, suis trop fatigué pour réfléchir…

  10. Kilbilith, les soubassements théoriques de la thèse de Laborit ne tiennent pas en quelles lignes pour être expliquées. Offrez un exemplaire d’Eloge de la fuite à Mme Archet ! ^^

    Quant à la nature humaine, Sahlins, anthropologue et économiste, a aussi remis en question cette vision occidentale : http://www.lyber-eclat.net/lyber/sahlins/nature1.html#1

    Anne, malgré les défauts des idées de Laborit telles que présentées par Kilbillith, je vous recommande Laborit.

  11. … ce serait intéressant de voir si des penseurs contemporains ont repris les thèses de Laborit en y incorporant les données nouvelles de la biologie et des sciences du comportement, apparues depuis lors.

  12. Données nouvelles de quoi ? Conception périmée de quoi ? Laborit n’était pas un interprète, il a observé en tant que scientifique les types de comportements invariants chez des mammifères et l’humain. Point. Y’a pas besoin d’aller se fourvoyer plus loin, les grands principes sont déjà découverts…

  13. Là par contre, vous me rendez antipathique, et j’ai beaucoup moins envie d’échanger avec vous. Si vous aviez un minimum de connaissances en épistémologie, vous sauriez que le savoir évolue, que les théories sont réfutées par une accumulation de données empiriques qui contredisent leurs hypothèses, et sont remplacées par d’autres théories intégrant ces données, jusqu’à être elle-même réfutées.
    Voyez-vous, il y a 50 ans, les scientifiques étaient autant scientifiques que les scientifiques d’aujourd’hui, pourtant une grande partie du savoir de l’époque a été remplacé parce que réfuté.

    Laborit était scientifique, et alors ? les autres biologistes et penseurs ne le sont pas ? qu’est-ce qui prouve qu’il l’est plus ? Magnifique argument d’autorité. C’est pourtant l’essentiel de ce qu’exprime Anne dans son article, à savoir remettre en question le savoir pour s’approcher de la vérité.

    La conception du système nerveux de Laborit est appelée triunique, elle a été réfutée en partie car on a découvert depuis lors que les cerveau reptilien, mammalien et primate sont interdépendants et en interaction (bien que chaque zone reste en partie indépendante, et ne commandent pas chacun dans leur coin le comportement de l’organisme. J’insiste sur « réfutée en partie », pas totalement. Je vous laisse lire les critiques à ce sujet, abondantes.

    Pour information supplémentaire, bien que l’expérimentation soit la méthode par excellence pour établir avec quasi-certitude des relations de causalité entre phénomènes, intégrer ces phénomènes dans une théorie sociologique relève de l’interprétation, la méthode des sciences humaines et sociales. Une expérience contrôlée en laboratoire, c’est différent d’une société entière. Mais le terme « interprétation » n’est pas à prendre en tant que « non-scientifique » ou « subjectif » , c’est une méthode correcte d’analyse des phénomènes, bien que moins sûre que l’expérimentation.

    Le pire, c’est que vous prétendez avoir raison avant d’avoir entendu mes arguments : « Point ».

  14. Correction : vous devenez *gratuitement* antipathique. Je ne me suis pas permis de vous attaquer personnellement. Vous, si.

    Revenons-en aux arguments.

    L’étude du système nerveux par H. Laborit n’est pas d’ordre conceptuel, justement. On parle ici de ce qui est concret, mesurable – pas abstrait ni philosophique. Le cerveau est organisé en strates. Son process est un circuit aller-retour qui démarre des pulsions motivationnelles et sensations (S.N.C.), en passant par la mémorisation (sys. limbique), jusqu’aux fonctions plus élaborées (dites « associatives » – cortex). Celui qui impulse, qui ordonne, à la base, c’est le cerveau primaire. Et ça redescend toujours vers lui pour effectuer une action neuro-motrice sur l’environnement.

    « Interdépendance » n’est pas vraiment le mot approprié pour désigner comment elles fonctionnent entre elles. Chaque strate, ayant ses propriétés respectives, reçoit ou puise de l’information, des signaux, des composés chimiques de la strate qui lui est directement voisine. Vous pourrez trouver une bonne synthèse dans un des essais de Laborit : « La Colombe Assassinée ». La mienne se confronte aux limites de l’échange par commentaires, c’est-à-dire nécessairement vulgaire.

    Mais ceci n’était pas l’objet de ma remarque plus haut. Je parlais des grands comportements, pas de la disposition matérielle du cerveau humain. Ces types de comportements humains semblables au reste de la population mammifère et qui ont été décrit par Laborit, les voici :

    – Le maintien de l’homéostasie grâce à l’action gratifiante (qui aura vocation à être répétée et renforcée), en s’appropriant de l’espace et des êtres ;
    – La fuite, en situation dangereuse pour la structure biologique ;
    – La lutte / compétition / besoin de dominer, lorsque plusieurs êtres convoitent la même chose, ou bien qu’ils ne peuvent pas fuir ni obtenir satisfaction directe de leur(s) action(s) ;
    – Si l’action gratifiante, ni la fuite, ni la lutte ne sont, ou ne peuvent pas être effectuées : l’inhibition de l’action (-> conduit à des troubles psychosomatiques).

    Ce qui est singulier à l’homme et qui déguisent, élaborent ces grands comportements, ce sont des facultés de création, d’imagination, et d’abstraction en général grâce à la puissance de son cortex associatif et son langage.

    Ces observations ne sont pas plus périssables et périmées que ne peuvent l’être celles de la loi de la gravitation ou de la vitesse de la lumière. Ce ne sont pas même plus des théories, mais des constantes réelles et absolues qui ne peuvent être fondamentalement critiquées.

    Pour finir brièvement, en vous citant : « Une expérience contrôlée en laboratoire, c’est différent d’une société entière. » Justement si. La somme des caractéristiques particulières façonne les caractéristiques de l’ensemble. Le macro est dans le micro. L’échantillon suffit à comprendre l’intégral.

    Sur ce, j’arrête maintenant avec le hors-sujet et vous laisse volontiers le dernier mot triomphant. Bonne journée ;)

  15. « vous devenez *gratuitement* antipathique »
    Correction : puisqu’on est dans le débat théorique, je vais jusqu’au bout. Je ne suis pas devenu quelqu’un d’autre, ma personnalité n’a pas changé. Mon réaction mentale d’antipathie et mon comportement d’expression de cette antipathie ont été causées (et restent causées là …) par la lecture de vos mots puants d’arrogance, mon évaluation cognitive de la situation a fait le reste.
    C’est mon comportement, pas ma personnalité, qui a changé. Je vous laisse vous documenter sur l’erreur d’attribution fondamentale, ainsi que la norme sociale d’internalité, étudiées par la psychologie sociale, notamment par Beauvois dans on « Traité de servitude libérale ». Au moins, vous ne participerez plus de la perpétuation de certaines structure sociales causées par le libéralisme et les processus socio-cognitifs qu’il entraîne.
    Et la gratuité comportementale, ça n’existe pas. Le comportement est déterminé par des variables biologiques, psychologiques et sociales.

    « Je ne me suis pas permis de vous attaquer personnellement. Vous, si. »
    Vos mots m’attaquent en PRETENDANT avoir raison (« Point »), alors que le savoir scientifique par définition évolue et est sujet à débats. Je vous répond simplement à propos de ma réaction d’antipathie. Vous faites exprès de vous foutre de moi ?

    « L’étude du système nerveux par H. Laborit n’est pas d’ordre conceptuel, justement. On parle ici de ce qui est concret, mesurable – pas abstrait ni philosophique.  »

    Je le sais très bien, merci, je connais la méthode expérimentale. Seulement, voyez vous un fait expérimental ne vient que corroborer une hypothèse, n’en fait pas une vérité absolue. Par contre vous, vous démontrez phrase à phrase que la méthode scientifique et l’épistémologie vous sont plus étrangères qu’à moi.
    L’abstraction relève des mathématiques et de la logique qui procèdent de la démonstration. Le concret relève des sciences empiriques, fondées sur l’explication, scindées en sciences naturelles fondées sur l’expérimentation et les sciences humaines et sociales fondées sur l’interprêtation. L’expérimentation en biologie n’est pas plus scientifique qu’en psychologie, dont les méthodes ont bien évoluées (la psychanalyse est une arnaque, un ensemble de théories réfutées ou irréfutables, et donc n’appartient à la psychologie, qui se veut scientifique).

    «  »Le cerveau est organisé en strates. Son process est un circuit aller-retour qui démarre des pulsions motivationnelles et sensations (S.N.C.), en passant par la mémorisation (sys. limbique), jusqu’aux fonctions plus élaborées (dites « associatives » – cortex). Celui qui impulse, qui ordonne, à la base, c’est le cerveau primaire. Et ça redescend toujours vers lui pour effectuer une action neuro-motrice sur l’environnement.
    « Interdépendance » n’est pas vraiment le mot approprié pour désigner comment elles fonctionnent entre elles. Chaque strate, ayant ses propriétés respectives, reçoit ou puise de l’information, des signaux, des composés chimiques de la strate qui lui est directement voisine. Vous pourrez trouver une bonne synthèse dans un des essais de Laborit : « La Colombe Assassinée ». La mienne se confronte aux limites de l’échange par commentaires, c’est-à-dire nécessairement vulgaire. » »

    La dernière fois que je le dis : bien qu’étant novice en matière de neurosciences, je vous assure que le savoir évolue, n’est pas fixe et qu’il est régulièrement jeté à la poubelle pour être remplacé, face aux nouvelles données empiriques. Mais j’ai affaire à un/une fanatique de Laborit. J’abandonne.

    « Mais ceci n’était pas l’objet de ma remarque plus haut.  »
    C’est l’objet de la mienne.

    « Je parlais des grands comportements, pas de la disposition matérielle du cerveau humain »
    Pour comprendre les premiers il faut une vision correcte de a secondes, pas des thèses réfutées depuis 40 ans.

    « Ces types de comportements humains semblables au reste de la population mammifère et qui ont été décrit par Laborit, les voici :
    – Le maintien de l’homéostasie grâce à l’action gratifiante (qui aura vocation à être répétée et renforcée), en s’appropriant de l’espace et des êtres ;
    – La fuite, en situation dangereuse pour la structure biologique ;
    – La lutte / compétition / besoin de dominer, lorsque plusieurs êtres convoitent la même chose, ou bien qu’ils ne peuvent pas fuir ni obtenir satisfaction directe de leur(s) action(s) ;
    – Si l’action gratifiante, ni la fuite, ni la lutte ne sont, ou ne peuvent pas être effectuées : l’inhibition de l’action (-> conduit à des troubles psychosomatiques). »

    En fait, j’ai lu Laborit, je connais. Enfin, si vous m’adressez ces propos…

    « Ces observations ne sont pas plus périssables et périmées que ne peuvent l’être celles de la loi de la gravitation ou de la vitesse de la lumière. Ce ne sont pas même plus des théories, mais des constantes réelles et absolues qui ne peuvent être fondamentalement critiquées. »

    La loi de la gravitation est remise en cause par la relativité. Il n’y a pas de lois en sciences naturelles, que des théories. Les lois, c’est le domaine des sciences formelles, maths et logique.

    Enfin bref, pour nos spectateurs, sachez que les théories en sciences évoluent.

    «  »Pour finir brièvement, en vous citant : « Une expérience contrôlée en laboratoire, c’est différent d’une société entière. » Justement si. La somme des caractéristiques particulières façonne les caractéristiques de l’ensemble. Le macro est dans le micro. L’échantillon suffit à comprendre l’intégral. » »

    Non, en ayant lu la présentation de la cybernétique de Laborit, vous devriez savoir que le tout ne se réduit pas à la somme des parties. C’est un postulat des science sociales qui ne demande qu’à être réfuté.

    Je n’ai pas dit qu’on ne pouvait pas comprendre une société à partir d’une expérience sur un échantillon, mais que l’extrapolation est parfois difficile à mettre en oeuvre et à soutenir. Meme si elle est valable et possible.

  16. Une grande partie de ses arguments est valable, elle les a juste mal exprimés et avec trop peu de développement. Pour comprendre il faut lire Laborit en entier.

  17. pour reprendre la débat à son origine, voter ou ne pas voter.
    ne pas voter car leurs mandats sont représentatif, et ensuite ils font ce qu’ils veulent en toute impunité.
    le vote blanc, ni ne serra pas comptabilité est la dernière preuve pour les élection, de leur mépris des citoyens.
    des députés avec un mandat exécutif, avec consultation du peuple, pour la décision du vote. nous permettra de décider des orientations de société qui nous choisirons.
    une initiative, avec des listes presque toutes déposées à ce jour au ministère de l’intérieur peut permettre de concrétiser cette démarche.
    des citoyens tirés au sort se présentent sous l’étiquette  » démocratie réelle »
    avant que tout bascule avec le plan tafta,
    en clair, ce qui nous attends ; sur le traité de libre échange USA/EUROPE
    http://fsl56.org/les_conf%C3%A9rences/TAFTA
    nous pouvons leur montrer que nous avons aussi notre mots à dire pour une europe sociale
    mous auront les outils pour lancer des initiatives populaire vers le partage et le mutualisation des biens publiques détournées au profit du capitalisme. (avis personnel).
    il y a un site à visiter pour s’informer : http://www.democratiereelle.eu/
    le forum : pour vous exprimer ( svp, vu ce blog, en phase courte et simple, compréhensible pour un cerveau moyen) : http://democratiereelle.leforum.eu/index.php
    et une petite vidéo pour rire un peu ( quoi que ) :

    merci de m’avoir lu
    thierry laurent

  18. À la question; mais pourquoi n’as-tu jamais voté, j’ai longtemps répondu: bien…hum…c’est que…hum…tu vois…hum…

    C’est à présent réglé; je ne vote pas parce que je suis plutôt misanthrope, plutôt asociale et certainement insoumis. Toc!

  19. J’ai beaucoup de sympathie pour ceux qui ne votent pas, et je trouve louches ceux qui votent.
    Parce que, quand même, les discours et les actes des politiques ont de quoi dégoûter. Mais ce n’est qu’un jugement subjectif. Plus sérieusement, je comprends ceux qui n’ont pas le temps ou les connaissances nécessaires pour vraiment s’intéresser à la politique et s’informer suffisamment; Je comprends que ces gens-là ont des problèmes plus concrets, plus réels, à régler. Alors qu’est-ce qu’il leur reste ? Justement les campagnes, les discours. Et leur confiance. Patatras ! Trahison continuelle.
    Dans la vie, quand quelqu’un nous a traité comme ça, on l’évite, histoire de se respecter.
    Bref ! Quand les politiques ne subordonneront pas tout – leur actions et leurs discours – à l’électoralisme, on pourra commencer à les prendre en considération.
    La démocratie n’est peut-être pas l’idéal (comme dit Stirner, si un peuple veut ceci un jour, il peut changer d’avis le lendemain) mais une démocratie beaucoup plus approfondie serait quand même bien préférable.

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