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Second sirventès de la révolution

Laissés à eux-mêmes
Les gens se mettent enfin
À respirer profondément

Laissés à eux-mêmes
Les gens vont à la rencontre
Les uns des autres

Laissés à eux-mêmes
Les gens font l’amour
Et dorment très longtemps

Laissés à eux-mêmes
Les gens partagent les couvertures
Les abris et les vêtements

Ils ne sont ni paralysés ni effrayés
Ils plantent des graines
Ils mijotent la soupe

Ils sourient
Ils se parlent
Préparent le lendemain
Et le surlendemain

L’idée d’être enfin laissés à nous-mêmes
Revient avec les lunes et les marées
Revient avec la brise et les feuilles

Même si l’hiver est interminable
Même si tout espoir de vie
Est enfoui sous la neige

L’idée bourgeonnera pleine de sève
Et ses enfants innombrables marcheront
Pieds nus dans les villes de l’univers

Catégories :Crise de larmes

Tagué:

Anne Archet

Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.

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